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La situation en Egypte laisse perplexe tant personne n’a vu venir la crise pas même ceux qui ont en involontairement écrit le synopsis. Il est vrai que le temps use vite les certitudes et partout dans le monde l’euphorie d’une victoire, même la plus désirée, ne dure plus désormais qu’un temps souvent court. L’organisation égyptienne des Frères Musulmans est extrêmement organisée et a su, face aux épreuves de la répression et aux aléas de la clandestinité, s’adapter et fourbir ses armes depuis très longtemps. Ses chefs ont toujours préféré la discrétion aux feux de la rampe et le pragmatisme à la précipitation, préférant ne pas s’exposer et laisser s’exprimer les fidèles lieutenants. Mais la montée au créneau inhabituelle du Chef suprême de cette organisation démontre sans aucun doute la gravité de la situation interne que vit l’Egypte. Tout avait pourtant si bien commencé. Un ralliement certes sur le tard à une révolution initiée et conduite par une jeunesse exaspérée sans attelage politique partisan mais un soutien sans faille apporté à un processus insurrectionnel qui a abouti à ce l’on sait, la fin d’un règne sans partage d’un régime vieillissant et autoritaire. Une élection présidentielle remportée notamment grâce à un ancrage social extrêmement important et un réseau associatif solidaire très implanté en milieu populaire et à l’écoute des besoins des plus démunis. Un discours très consensuel qui a réussi à intégrer la mosaïque égyptienne dans toute sa diversité notamment religieuse et l’émergence sur le devant de la scène d’une élite formée dans les meilleures universités anglo-saxonnes.
Un président élu qui a su magistralement géré en sa faveur l’épreuve de force qui l’opposa à l’ancienne hiérarchie militaire, composée pour une partie d’entre elle d’anciens
acteurs majeurs de la séquence Moubarak et même de celle d’avant. Et puis ces
grandes messes organisées sur la place Tahrir au cours desquelles le président égyptien
a toujours promis de ne jamais rien caché au peuple et de demeurer toujours le président
de tous les égyptiens et particulièrement de ceux qui par leurs sacrifices et
leur combat ont rendu le changement possible dans ce pays. L’agression
criminelle contre Ghaza et le rôle extrêmement utile joué par l’Egypte,
avec également l’assentiment des
Etats-Unis, a permis de faire cesser les bombardements Israéliens et de conforter le rôle de fin stratège du président Morsy. Même
les encombrantes félicitations de Shimon Peres ont été entendues dés
l’instauration de l’actuel fragile trêve entre la résistance islamique palestinienne
et Israël. Et puis l’irruption soudaine d’une crise comme sortie du néant. Et
le dérapage. La mort par balles de manifestants. Et le sang innocent qui coule
de nouveau dans les rues du Caire sera malheureusement, et sans doute pour longtemps
encore, le marqueur du début d’un
nouveau règne et d’une nouvelle ère. Certes les ingrédients d’une nouvelle
explosion étaient déjà réunis. Une conjoncture économique extrêmement
difficile, un sous-prolétariat urbain en constant agrandissement et surtout une
nouvelle épreuve avec l’institution judiciaire et la corporation des magistrats
qui ont sans aucun doute mis à rude épreuve l’endurance du président égyptien et
entaché son aura. Et puis cet entêtement malheureux a vouloir faire passer au
forceps un texte constitutionnel dont l’un des articles confère de puissants
pouvoirs au président et la volonté sans doute naïve de vouloir imposer un
agenda politique et électoral qui peut laisser croire, à juste titre peut-être,
qu’il vise à prendre de vitesse ses adversaires politiques, ont sans doute
précipité les événements et provoqué la situation actuelle. Et les concessions en
dernier ressort faites par le président égyptien ne peuvent de toute évidence
que conforter la thèse de l’erreur politique. Une erreur politique qui ne
serait pas une erreur fatale. Mais au-delà de la nécessaire poursuite du
processus révolutionnaire en Égypte qui n’a pas encore atteint ses limites, il
serait également naïf de penser que tout n’est qu’événements fortuits et le
timing de ce bouleversement inattendu de la scène politique égyptienne ne
pourra pas faire oublier que beaucoup, en Égypte mais surtout ailleurs,
n’attendaient que cette opportunité de crise pour porter l’estocade au
président égyptien et saisir l’aubaine des premiers couacs de sa gestion.
Mais ce dernier reste, et quoique l’on puisse penser, légitime, démocratiquement élu et très au fait de la conduite des affaires de son pays et des conjonctures internationales. Le président Morsy paie ainsi le soutien indéfectible qu’il apporte au peuple palestinien et aux habitants de Ghaza. Car il est également à l’écoute d’une opinion égyptienne qui exige l’abrogation des accords de Camp David qui n’ont pas apporté l’opulence promise et qui brident la souveraineté de ce pays sur le Sinaï. La proximité politique et idéologique entre les Frères Musulmans Égypte et ceux du Hamas Palestinien, de Syrie, de Tunisie, de Libye et de bien d’autres pays encore démontre que cette organisation, d’essence égyptienne et au caractère supranational incontestable, est extrêmement puissante et qu’elle peut constituer à moyen terme l’une des clefs qui permettra de constituer la véritable colonne vertébrale d’une future confédération des états musulmans, précurseur de l’émergence tant attendue du monde musulman et de la renaissance et la résurgence tant espérées, pour beaucoup, du Khalifat. Le danger pour certains se situe sans doute à ce niveau. Il faut détruire l’idée même de l’émergence probable du monde musulman qu’il faut toujours maintenir dans la guerre, la dépendance et surtout l’allégeance à ceux qui sont les puissants actuels de la planète. Et son corollaire, briser l’Egypte, clef de voute de cet édifice qui vient. La crise égyptienne n’a pas encore révélé tous ses soubassements et il serait peut-être hâtif de tirer des conclusions erronées ou pire de sonner, comme le font déjà certains, l’hallali de la pensée politique islamique contemporaine. Espérons seulement qu’au pays des pharaons, la sagesse et l’intelligence l’emportent encore une fois sur la confrontation des antagonismes.
La situation en Egypte laisse perplexe tant personne n’a vu venir la crise pas même ceux qui ont en involontairement écrit le synopsis. Il est vrai que le temps use vite les certitudes et partout dans le monde l’euphorie d’une victoire, même la plus désirée, ne dure plus désormais qu’un temps souvent court. L’organisation égyptienne des Frères Musulmans est extrêmement organisée et a su, face aux épreuves de la répression et aux aléas de la clandestinité, s’adapter et fourbir ses armes depuis très longtemps. Ses chefs ont toujours préféré la discrétion aux feux de la rampe et le pragmatisme à la précipitation, préférant ne pas s’exposer et laisser s’exprimer les fidèles lieutenants. Mais la montée au créneau inhabituelle du Chef suprême de cette organisation démontre sans aucun doute la gravité de la situation interne que vit l’Egypte. Tout avait pourtant si bien commencé. Un ralliement certes sur le tard à une révolution initiée et conduite par une jeunesse exaspérée sans attelage politique partisan mais un soutien sans faille apporté à un processus insurrectionnel qui a abouti à ce l’on sait, la fin d’un règne sans partage d’un régime vieillissant et autoritaire. Une élection présidentielle remportée notamment grâce à un ancrage social extrêmement important et un réseau associatif solidaire très implanté en milieu populaire et à l’écoute des besoins des plus démunis. Un discours très consensuel qui a réussi à intégrer la mosaïque égyptienne dans toute sa diversité notamment religieuse et l’émergence sur le devant de la scène d’une élite formée dans les meilleures universités anglo-saxonnes.
Un président élu qui a su magistralement géré en sa faveur l’épreuve de force qui l’opposa à l’ancienne hiérarchie militaire, composée pour une partie d’entre elle d’anciens
acteurs majeurs de la séquence Moubarak et même de celle d’avant. Et puis ces
grandes messes organisées sur la place Tahrir au cours desquelles le président égyptien
a toujours promis de ne jamais rien caché au peuple et de demeurer toujours le président
de tous les égyptiens et particulièrement de ceux qui par leurs sacrifices et
leur combat ont rendu le changement possible dans ce pays. L’agression
criminelle contre Ghaza et le rôle extrêmement utile joué par l’Egypte,
avec également l’assentiment des
Etats-Unis, a permis de faire cesser les bombardements Israéliens et de conforter le rôle de fin stratège du président Morsy. Même
les encombrantes félicitations de Shimon Peres ont été entendues dés
l’instauration de l’actuel fragile trêve entre la résistance islamique palestinienne
et Israël. Et puis l’irruption soudaine d’une crise comme sortie du néant. Et
le dérapage. La mort par balles de manifestants. Et le sang innocent qui coule
de nouveau dans les rues du Caire sera malheureusement, et sans doute pour longtemps
encore, le marqueur du début d’un
nouveau règne et d’une nouvelle ère. Certes les ingrédients d’une nouvelle
explosion étaient déjà réunis. Une conjoncture économique extrêmement
difficile, un sous-prolétariat urbain en constant agrandissement et surtout une
nouvelle épreuve avec l’institution judiciaire et la corporation des magistrats
qui ont sans aucun doute mis à rude épreuve l’endurance du président égyptien et
entaché son aura. Et puis cet entêtement malheureux a vouloir faire passer au
forceps un texte constitutionnel dont l’un des articles confère de puissants
pouvoirs au président et la volonté sans doute naïve de vouloir imposer un
agenda politique et électoral qui peut laisser croire, à juste titre peut-être,
qu’il vise à prendre de vitesse ses adversaires politiques, ont sans doute
précipité les événements et provoqué la situation actuelle. Et les concessions en
dernier ressort faites par le président égyptien ne peuvent de toute évidence
que conforter la thèse de l’erreur politique. Une erreur politique qui ne
serait pas une erreur fatale. Mais au-delà de la nécessaire poursuite du
processus révolutionnaire en Égypte qui n’a pas encore atteint ses limites, il
serait également naïf de penser que tout n’est qu’événements fortuits et le
timing de ce bouleversement inattendu de la scène politique égyptienne ne
pourra pas faire oublier que beaucoup, en Égypte mais surtout ailleurs,
n’attendaient que cette opportunité de crise pour porter l’estocade au
président égyptien et saisir l’aubaine des premiers couacs de sa gestion. Mais ce dernier reste, et quoique l’on puisse penser, légitime, démocratiquement élu et très au fait de la conduite des affaires de son pays et des conjonctures internationales. Le président Morsy paie ainsi le soutien indéfectible qu’il apporte au peuple palestinien et aux habitants de Ghaza. Car il est également à l’écoute d’une opinion égyptienne qui exige l’abrogation des accords de Camp David qui n’ont pas apporté l’opulence promise et qui brident la souveraineté de ce pays sur le Sinaï. La proximité politique et idéologique entre les Frères Musulmans Égypte et ceux du Hamas Palestinien, de Syrie, de Tunisie, de Libye et de bien d’autres pays encore démontre que cette organisation, d’essence égyptienne et au caractère supranational incontestable, est extrêmement puissante et qu’elle peut constituer à moyen terme l’une des clefs qui permettra de constituer la véritable colonne vertébrale d’une future confédération des états musulmans, précurseur de l’émergence tant attendue du monde musulman et de la renaissance et la résurgence tant espérées, pour beaucoup, du Khalifat. Le danger pour certains se situe sans doute à ce niveau. Il faut détruire l’idée même de l’émergence probable du monde musulman qu’il faut toujours maintenir dans la guerre, la dépendance et surtout l’allégeance à ceux qui sont les puissants actuels de la planète. Et son corollaire, briser l’Egypte, clef de voute de cet édifice qui vient. La crise égyptienne n’a pas encore révélé tous ses soubassements et il serait peut-être hâtif de tirer des conclusions erronées ou pire de sonner, comme le font déjà certains, l’hallali de la pensée politique islamique contemporaine. Espérons seulement qu’au pays des pharaons, la sagesse et l’intelligence l’emportent encore une fois sur la confrontation des antagonismes.
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