Par une matinée de septembre sous un ciel
bleu d’Algérie…
Le 1er Septembre 2013,
un membre des services algériens s’exprimant
aussi bien en arabe qu’en français m’aborde puis avec une sérénité
déconcertante m’intimide et me menace dans un train de banlieue en me disant
notamment et d’emblée que «les journalistes et les écrivains assassinés ne sont
pas beaux à voir » puis « ne t’inquiètes pas pour la république, les
services sont là, veillent et surveillent ».
Il choisira de se présenter, en
me le disant dans l’oreille comme pour beaucoup d’autres éléments de langage
choisis et destinés à me terroriser, comme un adjudant de l’armée à la retraite.
Il me menace pendant le trajet reliant
Boumerdes à Alger. Il me demande : «Pourquoi ces
écrits ? Et «pourquoi cet intérêt exagéré pour ce qui, selon lui, ne me regarde pas ? ». Il me dit aussi : «Tu les connais toi ? ».
Et je lui réponds : « Qui ? ». Il me dit : « Les islamistes » et
je lui réponds : «Pas plus que vous mais je sais cependant diistinguer ce
qui est juste de ce qui ne l’est pas. Les islamistes algériens ont subi en 1992
une immense injustice, unique sans doute
dans les annales de l’histoire de l’Algérie contemporaine ». Oui tout cela
s’est passé dans un train, une matinée ensoleillée de septembre sous le ciel de
l’Algérie indépendante. Ce viol de mon intégrité morale que j’ai subi sans
avoir commis aucun délit ne sera sans doute pas sans conséquences psychologiques
et morales sur ma personne. Il m’a sans doute déjà détruit et a anéanti en même
temps l’intelligence et la créativité que je mets avec ardeur
et par mes modestes écrits au
service de mon pays et des causes qui me semblent justes. L’intégralité de mes écrits, de l’Algérie, l’inéluctable émergence
à La république dévoyée, sans doute l’article qui me vaut ces déboires, prouve et si
besoin est que le respect d’autrui et le refus de l’apologie de la haine ont
toujours constitué mon leitmotiv. Des écrits comme L’exception qui ne veut pas mourir ou encore Une exaltante transition encore à vivre plaident
pour le changement et la transition en
Algérie par des moyens pacifiques. Je
n’ai jamais offensé personne mais je pense toujours et encore que la vérité où du moins celle que je conçois comme
telle se doit d’être toujours dite en entier. Je ne suis pas militant dans un
parti politique ou une association mais «je me confesse et j’avoue » qu’aux
cotés de mes idoles que sont Ben M’hidi, Idir, Abane, Noam Chomsky, Robert
Badinter, Che Guevara figure aussi Ali Benhadj, AbdelBassat Abdessamed et
depuis quelques temps le Docteur Mohammed El Baltagi (à ne pas confondre avec le personnage de mon
monologue fictif et fruit de mon imagination mais au combien prémonitoire
intitulé Confessions post-mortem d’un vieux baltagi). Les auteurs de cette agression ont mobilisé les moyens de la République pour me «neutraliser».
Neutraliser qui ? Je ne suis ni un agent de la CIA, ni du Mossad, ni des services français, ni britanniques, ni
russes et ni des services algériens. Je n’ai que mon petit blog où j’écris souvent
ce que je ressens.
Sur l’autel de la relation
franco-algérienne …
Le 4 septembre 2013, je retrouve mon lieu de
travail après deux jours d’absence. Je suis toujours affaibli par ce qui m’est
arrivé. Et je revoie avec joie mon Directeur Général, un homme pieux, compétent
et juste comme le sont en général les natifs du sud algérien. Je lui demande
l’autorisation de quitter Boumerdes. A midi, je quitte l’endroit et avant de retrouver Alger, je décide de m’attabler non loin de là
pour déjeuner. Des personnes que je ne peux distinguer discutent à haute voix
derrière l’endroit où je m’installe en simulant de parler d’une tierce personne
et disent à son propos «qu’avec ses écrits, il nuit à la relation algéro-française, que ses écrits
commencent à irriter de l’autre coté de la Méditerranée et que cela avait
dépassé toutes les limites (ils ont utilisé l’expression pousser le bouchon
trop loin) ». Ce ne sont sans doute que de faux prétextes. La liberté n’a pas de limites sauf le respect
d’autrui. Je ne pense pas avoir nui à la
relation algéro-française car j’ai toujours plaidé pour une relation amicale mais
dépouillée de toute ambigüité (l’article lever
l’ambigüité pour espérer l’apaisement). J’ai salué les gestes symboliques
destinés à reconnaitre les souffrances subies par le peuple algérien lorsqu’ils
ont été accomplis comme cette gerbe de fleurs jetée d’un pont à la mémoire des
algériens morts noyés dans la Seine en Octobre 61 mais aussi dénoncé l’ardeur
belliciste actuelle de la politique extérieure menée par la gauche française (une visite attendue à l’ombre d’une guerre annoncée, Paroles,
Indélicatesses et inéluctable déclin,
Enjeux et turbulences
diplomatiques) qui après avoir guerroyé au Mali s’apprête à effectuer
des frappes en Syrie. Je ne suis ni un
repris de justice ni un délinquant.
En réalité, mon seul péché est d’écrire
ce que je ressens avec humanité en obéissant à une seule règle. Dénoncer sans
offenser personne l’abus ou qu’il se trouve, ici ou d’ailleurs, et défendre les
plus humbles. Je ne pourrai sans doute
plus écrire comme avant et tel aura été sans
doute but recherché. J’ai eu comme même grâce à Dieu assez de force pour
dire à mon interlocuteur tout ce que je pense de l’abus, de la répression et de
la persécution, que le droit doit
toujours primait sur la force et la brutalité et que seule la liberté peut assurer
la stabilité et la pérennité.
La
probable victoire de la contre-révolution en Egypte redonne partout dans le
monde arabe des couleurs aux partisans de la manière forte …
J’ai quitté prématurément cette
rame de la terreur laissant derrière moi
cet homme qui m’a «accompagné» de
Boumerdes. L’infâme a été commis et le mal aussi. Cette violence gratuite qui m’est
infligée ne me fera jamais renoncé à continuer d’aimer ce pays dont je suis le
citoyen et non pas «l’indigène ». Oui nous vivons malheureusement encore
en Algérie et peut-être pour longtemps dans l’une des dernières enclaves de la
terreur qui existe sur terre. Non ce n’était pas agréable à vivre. Mais, j’ai
déjà oublié et comme Fadi TOLBI, l’étoile montante de la chanson algérienne, je
dirais «Alyoum Rah ou Ghadwa Anharak Marbouh, aujourd’hui est déjà passé et
demain sera pour toi un jour heureux ».

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