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Ceux qui spéculent sur un
prochain effondrement de l’Algérie et affirment que les ingrédients de la
désintégration sont déjà réunis se trompent et oublient l’essentiel. L’improbable
explosion de ce pays à la superficie continentale et aux richesses naturelles
inexplorées encore inestimables anéantira inéluctablement toute l’Afrique du
Nord et une bonne partie de l’Europe du Sud.
Quels sont ces périls qu’il faut circonscrire ?
D’abord ceux qui sont externes et qu’il faut gérer sereinement
dans le cadre des impératifs de sécurité nationale et de la doctrine militaire inhérente
sans pour autant que ces éléments soient considérés comme des facteurs déterminants
qui peuvent influencer la politique de développement économique et social et les
objectifs stratégiques d’émergence continentale et régionale.
Ces périls sont nombreux, multiformes, de différentes natures et de durée variables. Ils prennent la forme de turbulences
sociales, de conflits armés larvés pouvant s’étendre ou de guerre civiles. Ils résultent
dans leur majorité des conséquences de l’effondrement d’états tout entiers, de
paupérisation de populations, de guerres civiles, de mauvaises gouvernances ou
d’effets d’influences et d’interventions militaires étrangères qui s’inscrivent
dans le cadre de politiques mondialistes concertées de démantèlement de pays
souverains, d’accaparation de richesses naturelles, de reconfiguration
géopolitique et d’usurpation et de confiscation de territoires.
Les périls internes sont également présents mais peuvent être
dominés par une volonté d’ordre éminemment politique et d’ouverture démocratique,
d’efforts pédagogiques de réhabilitation
des valeurs du travail et de l’effort et de pérennisation des moyens matériels
des politiques de solidarité nationale qui peuvent être consolidées par une
gestion rationnelle de la ressource financière publique et par l’inlassable effort
d’assèchement des flux financiers de la corruption, de la contre bande aux
frontières et de la fuite illégale des capitaux à l’étranger.
Le facteur d’instabilité sociale pouvant être induit par la
chute du prix du pétrole peut être contourné et dominé par l’émergence d’une économie
réelle et sa diversification. Le substitut est dans l’usage rationnel de
l’intelligence et du capital humain, la promotion de l’initiative et la réappropriation
de la dimension agricole du développement économique. Les politiques
d’exploration de vastes territoires aux richesses inestimables constituent
également un levier de redéploiement économique au profit des générations futures.
Pourquoi l’Algérie doit-elle
gagner la guerre de l’après-pétrole ?
La guerre de l’après-pétrole devra être gagnée comme pourrait
l’être une guerre d’indépendance nationale et de sortie violente de la tutelle
de forces d’occupation étrangère. La liberté a un prix qui est également
économique. Compter sur ses ressources propres pour mieux vivre et se développer
est un pari vital que l’Algérie peut vite gagner. La guerre de l’après-pétrole se
gagnera aussi en remportant plusieurs batailles qui se présenteront selon un ordre chronologique qu’il
est possible dés à présent d’anticiper. Eviter le choc frontal que pourrait
induire la baisse des ressources financières est possible et l’enjeu qui
ressemble désormais a une véritable course contre la montre n’est pas hors de
portée si les sacrifices qu’il exige sont clairement identifiés et les efforts
à consentir équitablement partagés. Vaincre l’addiction aux fluctuations du prix
du pétrole et se projeter dans une politique de diversification des
sources de revenus est un challenge qui peut être relevé et gagné. Les pistes
sont nombreuses et les atouts réels.
Pourquoi un front intérieur est-il nécessaire mais pas
n’importe lequel ?
Le front intérieur est un concept développé en temps de
guerre. L’Algérie est comme de nombreux pays en état de guerre. L’ennemi n’est pas
identifié, ne peut être quantifié ni qualifié de l’extérieur ou de l’intérieur.
Ces derniers concepts renvoient à une période noire d’une histoire qui n’appartient
pas à la vocation civilisationnelle de l’Algérie.
L’ennemi peut prendre aujourd’hui des formes diffuses et n’est
pas toujours celui que l’on croit. Personne n’en connait l’essence mais tout le
monde peut en subir les effets pervers et le pouvoir de nuisance. Son but ultime
est l’anéantissement de ce pays, sa dislocation et la confiscation de ses
richesses naturelles. L’Algérie qui est en guerre contre un ennemi qui veut anéantir
son existence, son futur et son devenir se doit de se donner les moyens d’anticiper
et de vaincre les crises. Ils existent déjà. La montée en puissance de son
armée est incontestable tout comme l’efficacité de son renseignement. Mais
l’effort de développement et de modernisation doit être soutenu et ne jamais
s’interrompre.
Le front intérieur n’est pas un rempart qu’il faut édifier
autour du régime en place pour le protéger et le pérenniser. Le front intérieur
est une volonté individuelle qu’il faut impulser et un état d’esprit qui doit essaimer
dans tout le corps social. Il est l’appropriation par le plus grand nombre de la
nécessité de protéger le pays et d’adopter comme durant la guerre de libération
nationale la posture de la veille et de la vigilance. Il ne s’agit pas de faire
un appel à la délation nationale digne des pires dictatures militaires et policières
qui ont existé dans le monde mais de faire appel au civisme et à la vigilance
citoyenne. Cette exigence doit intégrer les programmes scolaires.
Pourquoi l’avant-projet de révision constitutionnelle
pourrait-il constituer un compromis opportun dans un contexte international de crise ?
La crise politique en Algérie est très ancienne. Elle couve
depuis l’été 62 au sortir de la nuit coloniale. Les différentes turbulences vécues
par l’Algérie ont pour origine cette forte frustration matricielle induite par
la confiscation des fruits d’un long combat anticolonial.
Les exigences et les défis de l’heure imposent l’urgence du
consensus national dont bénéficieront les générations futures et qui permettra
de consolider la paix civile et la cohésion
nationale.
Il faut vite aller et le plus tôt possible vers tout ce qui
pourrait favoriser l’instauration du vivre-ensemble et l’inspiration de ce sentiment
de vivre libre et en paix que pourrait ressentir chaque citoyen et chaque
citoyenne de ce pays sans oublier d’œuvrer pour une prospérité partagée qu’il
faut constamment construire et favoriser. Les progrès notables de l’avant projet
de révision de la constitution ont surpris plus d’un et constituent une amorce
incontestable à une réelle sortie de crise. Le retour sur la scène politique algérienne de
tendances politiques lourdes et représentatives exclues jusqu’à présent participera
également de la nécessité de consacrer ce nouveau deal politique. Les
différentes crises vécues par l’Algérie ont permis à son peuple de se
réapproprier cette maturité politique qui a permis le combat anticolonial, de
comprendre le sens du compromis et non pas de la compromission, de refuser l’aventure, de partager l’exigence de préserver l’Algérie
et de se projeter dans le combat pour son émergence.
Comment un partenariat diversifié permet-il de briser le
mythe de la chasse gardée ?
Les malheureux événements
survenus récemment à Cologne en Allemagne et dans lesquels de supposés jeunes
algériens seraient impliqués aurait-ils été planifiés pour nuire à la relation
algéro-allemande qui se développe notamment par les investissements que les
industriels allemands s’apprêtent à effectuer en Algérie ? La question est
posée au niveau de certains médis allemands.
Le concept de chasse gardée est d’essence éminemment coloniale.
La nécessité de la diversification de nos échanges économiques et de la
recherche systématique de partenariats mutuellement avantageux doit être perçue
comme un impératif de sécurité nationale.
L’Algérie doit privilégier comme le font tous les pays dans
le monde ses intérêts stratégiques et ouvrir son marché intérieur à ceux qui
apportent plus-value, transfert de technologie et de réelles capacités de développement.
C’est une attitude patriotique que de nombreux pays adoptent y compris ceux qui
ont été les fondateurs de l’économie libérale.
Consommer algérien dans un proche avenir ne sera pas un
slogan démagogique mais une exigence patriotique qui permettra de préserver des
emplois et de créer de la richesse. Comme dans une économie de guerre, il faut apprendre
à compter et à gérer chaque centime de la ressource publique.
Et une gestion au quotidien de la facture de l’importation
doit être mise en place. Il faut se doter d’un véritable observatoire des dépenses
à l’international. C’est un enjeu vital tant la saignée qui a toujours
caractérisé les ressources financières de l’Algérie doit être contenue par le
garrot de la loi et guérie par la sévérité et l’intransigeance des institutions
de contrôle.
Comment une politique extérieure pragmatique et réaliste
permet-elle d’éviter le piège mortel de la coalition et de l’ingérence ?
La doctrine de la non-ingérence dans les affaires internes
d’autrui et de non-ingérence militaire à l’extérieur qui puise sa source dans
la lutte anticoloniale est le meilleur rempart contre l’aventure de l’intervention
sous toutes ses formes. Cette attitude ne peut être assimilée à un manque de
vision, un repli sur soi ou la méconnaissance des enjeux géostratégiques et
géopolitiques. Mais les faits sont souvent têtus et les événements d’Irak et
d’Afghanistan ont permis de démystifier les légendes et de restituer les
guerres d’agression menées contre les peuples dans leurs vrais contextes, des
expéditions militaires meurtrières menées tambours battants comme de nouvelles
croisades, sous de fallacieux prétextes mais avec de vrais objectifs de
prédation, de domination et d’asservissement des peuples.
La diplomatie, l’armée et la justice sont les piliers qui
portent une nation. Une politique étrangère favorisant la résolution pacifique
des conflits et la non-ingérence sont le
meilleur antidote contre ce qu’il est convenu d’appeler les coalitions
militaires.
Privilégier la recherche de relations courtoises et
mutuellement respectueuses est un atout considérable. D’excellentes relations
avec, par exemple, des parties en conflit entre-elles est un acquis qui rend
crédible notamment lorsque le plaidoyer est pour une résolution et une issue pacifiques
et négociées d’un conflit fut-il armé. Le problème que pose l’intégration à des
coalitions constituées par rapport à des situations conjoncturelles est que l’on
ne sait jamais quel est l’ennemi véritable que l’on va combattre et que l’on
sous-estime souvent les pertes humaines civiles que les interventions
militaires engendrent toujours. Les événements qui se déroulent au Yémen comme ceux
qui les ont précédés en Libye démontrent si besoin est que ces coalitions « d’autochtones »
ne sont en réalité rien d’autre qu’une forme sous-traitée de la politique
d’agression menée par l’occident contre des pays souverains notamment musulmans.
Comment ceux qui n’aiment l’Algérie que saignante se
concertent-ils et préparent-ils leur stratégie ?
Bien que conduisant depuis quelques décennies une politique étrangère
plutôt sage, l’Algérie ne cesse de susciter rancœurs et jalousies de la part de
ceux qui bien qu’issus d’horizons divers convergent sur un objectif commun, faire
payer à l’Algérie son combat libérateur, son soutien à la cause palestinienne,
son entêtement à soutenir la libération des peuples et la richesse qui jusqu’à
ce jour lui a permis de s’extraire des fourches caudines d’institutions internationales
souvent au service des plus puissants et du projet mondialiste d’asservissement
des peuples.
La chute du prix du pétrole a permis à de nombreuses
institutions, medias et autres personnalités de libérer leur ressenti et de
parier sur un effondrement imminent de l’Algérie. Certains se frottent déjà les
mains à l’idée de voir ce pays ramper devant le fond monétaire International et
de renouer avec les plans d’ajustements structurels sans oublier le recours inévitable,
selon eux, à l’endettement extérieur.
Ces entités convergentes dans leur animosité à l’égard de
l’Algérie articulent un levier redoutable, leurs institutions comme les affaires
étrangères pour déconseiller à leurs ressortissants de venir en Algérie pour
minimiser le retour véritable d’une paix à vivre après une décennie rouge et pire
déploient leur medias. Ces derniers ne cessent de nous classer parmi les pays à
risque d’implosion ou d’explosion, c’est selon, imminent, oubliant au passage que
pour l’instant les bombes explosent plutôt chez eux. Mais le drame vécu par
l’Algérie durant plus d’une décennie ne permet plus de rire du malheur des
autres. Bien au contraire.
Pourquoi l’effondrement de l’Algérie n’aura pas lieu.
L’Algérie a une histoire. Sa révolution contre l’ordre
colonial a fait école dans le monde et à inspiré de nombreux peuples opprimés et
les a encouragés en faire de même. Le peuple algérien est un peuple aguerri par
les épreuves, sage et aimant la vie. Il est conscient que chaque peuple est
libre de vivre en paix dans son pays et mérite le respect. Il devient
combattant et redoutable lorsqu’instinctivement il sent qu’un danger menace son
pays et le menace directement lui-même. Il devient redoutable et est toujours
prêt au sacrifice suprême. Cette prédisposition est inscrite dans ses gènes.
L’Algérie est solidement fixée sur un socle forgé par son
histoire millénaire. Rien ne peut l’ébranler. Ni la pauvreté et ni la guerre.
Et ceux qui spéculent sur une probable guerre civile se trompent lourdement.
L’Algérie et contrairement à ce qu’affirment certains pédants experts n’est pas
non plus une pétaudière.
La crise serait-elle derrière nous ?
Oui, pour l’essentiel. Lorsque la question des moyens d’accès
au pouvoir et de l’alternance est réglée, les questions économiques deviennent
les préoccupations essentielles et sont mieux gérées et de manière
consensuelle. De ce point de vue, la
crise pourrait être dans son essence politique derrière nous. Quant à ce qui
est qualifiée d’urgence, encore une fois ce serait plus une opportunité
judicieuse qu’il faut saisir pour ajuster notre modèle de développement
économique et social et redéfinir les priorités qui seront les nôtres à court,
moyen et long termes.
Que faut-il faire pour s’approprier de nouveau la
légende ?
La légende de ce peuple libre doit continuer. Elle sera
portée par les générations montantes qui sentent et savent que ce pays et son
peuple ont quelque chose de particulier. Un don du Ciel qui leur a toujours
fait refuser de plier l’échine devant l’injustice et l’agression. Une histoire
millénaire portée par de grands guerriers et de saints hommes. Le combat pour
le développement et l’émergence de la puissance algérienne est un combat
d’avant-garde. Il sera mené et gagné. Cela est une certitude. Cela est écrit.

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