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Lorsque vous remportez le
premier tour des élections législatives, quelques années après avoir remporté
les municipales, et que le second qui vous donne gagnant est interrompu par la
force, les vainqueurs mis en prison et que par la même vous enclenchez un
processus destructeur qui se transforme en guerre civile avec à la clé plus de
200000 morts, des dizaines de milliards de dollars de dégâts matériels et une
régression inouïe sur tous les plans, ceci ne peut être assimilé qu’à un coup
de force que le défunt visionnaire Ait-Ahmed a bien eu raison de qualifier de
coup d’état.
Lorsque un processus de paix
et de réconciliation nationale qui a le mérite d’exister se déploie pour mettre
fin au conflit civil sans nécessairement emprunter les processus explorés avec
succès sous d’autres cieux comme ceux de justice dite transitionnelle et que de
nombreuses personnes ne font toujours pas le deuil de leurs proches morts ou
disparus, faut-il continuer pour autant de remuer le couteau dans la plaie et de
présenter cette séquence de l’histoire contemporaine de notre pays comme un
événement important voire fondateur d’on ne sait quoi ?
Et lorsque l’éminent
sociologue Lahouari ADDI pariait à l’époque sur la régression féconde en
suscitant sans le savoir l’ire de ses pourfendeurs, une extraordinaire levée de boucliers et
l’hystérie de ceux qui croyant être les seuls détenteurs de la vérité n’ont pu
empêcher notre pays de régresser comme il ne l’a jamais fait depuis son indépendance.
Tout cela ne peut hélas constituer
qu’une situation qui ne peut que nous faire perdre encore du temps, nous qui en
manquons désormais terriblement et qui avons plus que jamais besoin de nous
reconstruire.
Et si des acteurs majeurs de
cette page noire de notre histoire affirment une chose et son contraire, cela n’ébranlera
sans doute en rien la conviction profonde et largement partagée que ceux qui
appartiennent à cette race de seigneurs, comme sait si bien les enfanter notre
pays, ne marchande jamais les principes qui ont forgé parcours et
itinéraires.
Il faut donc vite et pour
l’instant évacuer de notre mémoire collective, sans pour autant l’oublier, cette étape tragique de l’histoire
contemporaine de notre pays. Et les éclairages récurrents des acteurs de cette
séquence n’apportent pas de plus-value à la construction de l’Algérie nouvelle.
Le peuple algérien est un
peuple libre, décidé à le demeurer.
Cette entame de l’avant-projet
de révision de la constitution est tout un programme. Elle est en tous les cas,
une vérité forgée par les épreuves d’une histoire millénaire.
Cet avant-projet de révision
de la constitution qui vient d’être dévoilé et porté à la connaissance des médias
et des citoyens comporte certaines nouveautés qui auront surpris plus d’un et laissé
indifférent personne.
Le texte proposé contient-il
de véritables avancées démocratiques ? En somme, une lecture lucide de son
contenu permet-elle de prétendre objectivement qu’il est sans intérêt ? Ou
plutôt qu’il peut être meilleur. La question est pertinente et mérite d’être
posée et la différence de lecture est de taille. Elle révèle en tous les cas
que la posture d’opposant sans pragmatisme et pédagogie renverrait à celle de
l’exercice du pouvoir sans partage et sans alternance. La question sensible de
la langue Amazigh qui se voit propulsée au statut de langue officielle, malgré
certaines contorsions sémantiques que seuls les spécialistes en droit
constitutionnel pourront nous expliquer, semble aboutir enfin au consensus tant
attendu. Cette disposition constitutionnelle à coté de celle relative à la
limitation à 2 des mandats présidentiels bénéficiera de la vague porteuse d’immenses
espoirs, d’attentes et d’ambitions légitimes que les obsèques de Hocine Ait
Ahmed auront révélé.
La protection des libertés, de
l’intégrité morale et physique des personnes constitutionalisée devra trouver
vite son prolongement dans la vie publique et politique de notre pays.
L’expression pacifique des différences, de la colère et de la contestation
évitera toutes les dérives et toutes les aventures et permettra de comprendre grâce
à un sain apprentissage que la différence est source de richesse et non pas de
conflits. La question de la traduction par l’exercice du pouvoir des rapports
de force politiques révélés par le suffrage universel semble ne pas faire
l’unanimité. Beaucoup s’y opposent mais d’autres pourront expliquer que conférer
dans ce cadre d’importants pouvoirs au Président de la République est inspirée
par un monde devenu extrêmement turbulent et complexe et que des garde-fous et
non pas des verrous sont peut-être nécessaires.
Si les attentes sont immenses parce
que les luttes menées ont été ardues, la raison doit prévaloir et même si l’embellie
financière n’est certes pour l’instant plus au rendez-vous, les intentions sincères des uns et des autres commencent
à converger vers l’essentiel. Et s’il ne s’agit pas de disculper un régime dont
la responsabilité dans la manière d’avoir gérer l’opulence est indiscutable, ni
de plaider pour cette opposition qui
devra aussi comprendre que la représentativité et donc la légitimité ne
s’acquiert que par les sanctions de l’urne et qu’à ce filtre seul l’ex FIS peut
prétendre être détenteur de l’onction
démocratique, il faut aussi dire que les révélations tardives des uns et des
autres ne contribuent pas à l’amélioration de notre situation actuelle qui plus
que jamais a besoin de clairvoyance, de raison et d’engagement sincère au
profit de l’Algérie, de la pérennité de ses institutions et de sa prospérité.
Et l’on ne devra plus spéculer
encore sur ces supposés bienfaits de l’interruption
d’un processus électoral quand on sait aujourd’hui quels en ont en été les
véritables éléments inducteurs et quel en a été le tragique bilan. La
quête a été morbide et la régression féconde qu’on a si bien su jeter à la
vindicte populaire aura été sans doute moins nocive que tout ce que l’on a
prétendu.
Mais comme dans toutes les
analyses des processus de changement contrariés parfois violemment par la
tragique condition humaine, l’histoire apportera plus tard la lumière nécessaire
pour mieux comprendre et appréhender une séquence majeure de la construction de
notre pays.

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