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Renoncer à sa seconde nationalité au profit de sa
nationalité d’origine est un acte éminemment patriotique et même plus, une exigence historique pour un pays comme
l’Algérie, lorsque l’on ambitionne d’assumer dans son pays d’origine de hautes
responsabilités politiques, d’importantes fonctions où que l’on veuille y accéder
à la magistrature suprême. Ce balisage constitutionnel de l’exercice de ces
hautes fonctions n’est pas spécifique à l’Algérie. De nombreux pays ont mis en
place d’autres procédures qui autorisent la double nationalité sans la
reconnaître pour autant où qui exigent que l’on renonce purement et simplement à l’une d’entre elles,
notamment celle qui constitue aux yeux des peuples et gouvernements occidentaux
le marqueur de l’origine étrangère. Certains mettent en exergue pour justifier
ces procédures la nécessite de la clarté, d’autres celui de l’allégeance à un
seul et unique pays, les impératifs de sécurité nationale ou encore les risques
de collision entre des intérêts nationaux divergents
De quoi parle-t-on au juste ?
Dans la nouvelle constitution algérienne,
ce qui est prétendu avoir froissé sont deux articles. L’article 51 qui stipule
que la nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes
responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques et à un degrés moindre l’article 73 qui
énonce que pour être éligible à la Présidence de la
République, le candidat doit ne pas avoir acquis une nationalité
étrangère, jouir uniquement de la nationalité algérienne d’origine et attester
de la nationalité algérienne d’origine du père et de la mère, etc., ..
La communauté d’origine algérienne la plus
nombreuse qui vit à l’étranger est celle qui réside en France. Elle est celle
qui a été le plus sensible à ces deux articles qui, nous le verrons plus tard,
ont de notre point de vue le mérite de la clarté. Il est impératif de déconstruire
le mythe de la double nationalité. Beaucoup en Occident y songent déjà, notamment
les forces politiques dites nationales qui souhaitent non seulement l’abolir
mais constitutionnaliser cet acte. Pourquoi devrait-on alors reprocher à
l’Algérie de protéger ses communautés établies à l’étranger en leur proposant soit
de partager avec leur pays d’origine leurs expertises quand ils en sont
détenteurs, des capitaux à investir où pourquoi pas des idées novatrices, soit
pour exercer des fonctions supérieures de consentir la preuve de la fidélité et
de l’allégeance qui ne se mesure pas en dollars mais qui exige une preuve symbolique
forte, le renoncement pur et simple à sa seconde nationalité ?
Que fait-on et qu’en pense-on
ailleurs ?
D’autres pays dans le monde et la
France en particulier en font déjà autant
en légiférant à propos de la double nationalité, soit en l’abolissant, ce qui
est déjà annoncé par le Front National, soit en la contenant par le subtil artifice
de la déchéance de la nationalité.
Les communautés d’origines étrangères
existent dans tous les pays du monde. Elles «s’intègrent», un autre mythe qu’il
faudra aussi déconstruire puisque l’intégration signifie au final la
désintégration et que seul le respect mutuel est garant de la coexistence
pacifique entre tous, au fur et à mesure
que se succèdent les générations et selon un tempo propre à chacune
d’entre-elles et qui reste souvent tributaire de facteurs culturels et de
valeurs qui lui sont propres. Un ancrage civilisationnel différent de celui de
son pays d’adoption peut retarder ce «renoncement consenti » à son origine
et refuser le «sacrifice de soi». Mais le retour au pays de ses ancêtres devient
alors au fil des générations un mythe que l’on entretient et qui s’estompe avec
le temps. Le sentiment d’appartenance à sa nationalité d’origine et le refus
d’y renoncer au profit de sa culture d’adoption est malgré tout souvent plus
puissant chez les communautés de confession musulmane, celles qui ont toujours
été le plus souvent la cible de politiques discriminatoires.
En France par exemple, le Premier Ministre
Manuel Valls, concepteur de la nouvelle politique sécuritaire française, très
inspirée, semble-t-il de la sinistre expérience israélienne, a réussi, aidé il
est vrai en cela par une partie de l’intelligentsia française, à faire avaliser
par l’ensemble de la classe politique deux éléments fondamentaux mais inexacts
qui structurent désormais en profondeur l’opinion française. La délinquance est
très marquée chez les personnes détentrices de la double nationalité et le terrorisme
est d’essence éminemment étrangère et n’a rien avoir avec les réalités sociopolitiques
et historiques de l’hexagone. L’existence d’organisations qualifiées à l’époque
de terroristes d’extrême gauche et d’extrême droite est ainsi évacuée d’un
revers de la main.
La
suppression de la double nationalité pour laquelle milite par exemple le Front
National a trouvé son pendant à gauche, chez les socialistes au pouvoir sous le
vocable de la déchéance de nationalité. Tout est subtilités sémantiques mais
tous creusent le même sillon, pour des raisons non seulement électoralistes mais aussi dans
le cadre d’une nouvelle doctrine qui livrera dans quelques années ses secrets.
Il
faut comprendre que les élites politiques occidentales ont «théorisé l’Islam et
les musulmans » comme futur danger à combattre et à abattre et ont déjà
déployé leur stratégie dans ce cadre en menant la guerre en terre d’Islam et en
préparant l’arsenal législatif et répressif destiné à prendre en charge
« l’ennemi de l’intérieur » incarné selon eux par les détenteurs notamment musulmans de la
double nationalité.
Double
nationalité, droit du sol et déchéance de la nationalité, ce que prévoit de
mettre en œuvre le Front National dés 2017
En
France, la tournure prise par un match de football a permis de libérer les appréhensions
et les ressentis des uns et des autres et déployer à Paris un drapeau autre que
le drapeau tricolore à même été qualifié d’acte antinational.
D’ailleurs,
beaucoup de membres du gouvernement français d’origine étrangère se sont
souvent faits rappeler leur statut de français d’adoption par des articles de
presse, des déclarations de responsables où même pire des quolibets entendus
dans certaines enceintes et autres temples de la représentation nationale.
Nadjet
Vallaud-Belkacem s’est vu reprochée sur l’autel de son origine marocaine d’avoir
en tant que Ministre de l’Education nationale autorisé les mamans accompagnatrices
de leurs enfants dans les sorties organisées par l’école à conserver le voile
lorsqu’elles le portent.
Même
le Premier Ministre Valls, espagnol naturalisé français en 1981, a malgré toute
l’énergie qu’il déploie pour être plus « royaliste que le roi » entendu
plus d’une insinuation à ce propos.
Le
Front National ne cesse de dénoncer la multiplicité des appartenances à
d’autres nations qui contribue aujourd’hui, selon lui, et d’une manière de plus
en préoccupante, à «affaiblir chez les français l’acceptation d’une communauté
de destin, et par là-même à miner les fondements de l’action de l’état».
Ce
parti propose dés son arrivée aux manettes de l’Etat français, probablement en
2017 mais certainement plus tard, de supprimer la double nationalité « en laissant
à chaque binational un délai raisonnable pour choisir le pays auquel il
souhaite appartenir », d’appliquer «la déchéance de leur nationalité pour
les binationaux condamnés pour des faits délictuels ou criminels » et à
réformer en profondeur le code de la nationalité «en supprimant notamment le
droit du sol qui permet à n’importe quelle personne née en France de bénéficier
de la nationalité française ». Tout un programme !
Ne
pas confondre les différentes séquences de l’histoire
La
fédération de France du FLN, c’était bien entendu autre chose. Et il faut toujours éviter les
amalgames et les confusions. Et ne pas oser d’hasardeuses comparaisons.
Qui
peut oublier le combat de l’émigration algérienne pour l’indépendance de
l’Algérie. Personne. Qui peut aussi oublier ce sang algérien qui en octobre
1961 s’est massivement mêlé aux effluents de la seine et du canal Saint-Martin.
Personne. Qui peut oublier la police de Papon mais aussi la solidarité
agissante des milieux français progressistes qui payèrent eux-aussi le prix du
sang rue de Charonne, à Paris. Personne.
Nous
étions à cette époque tous français. Français indigènes. Français de
seconde zone. Et les bataillons de manifestants, soumis au couvre-feu et sortis
manifester en 1961 étaient composés de
travailleurs algériens vivant le plus souvent seuls en France et provenaient
des bidonvilles qui cernaient à l’époque la capitale française. Il n y avait pas
de double nationalité. Il y avait juste le
combat légitime d’un peuple pour recouvrer ses droits, sa souveraineté
et accéder à l’indépendance et à cette nationalité longtemps confisquée, la
nationalité algérienne. Et ces manifestants avaient dans leur majorité dû
quitter la famine et la pauvreté de l’Algérie coloniale
Le monde est en crise. L’occident
encore plus. Le délitement a atteint partout des limites inimaginables il y a peine quelques années de cela. Dans ces
pays, les grands chantiers de la restauration et du recouvrement de la
souveraineté nationale, de l’aveu même
de spécialistes, sont encore à venir. Ils passeront nécessairement par des mesures
que seules les forces de droite dite nationale proposent aujourd’hui de mettre
en œuvre.
Alors,
la double nationalité, oui lorsqu’il s’agit de confort où de convenance
personnels. Mais lorsqu’il s’agit d’autre chose, il est utile d’opter pour la
clarté et la sagesse.

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