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Tomorrow Will Be Better

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Note de l'auteur:

Le titre initial de ce texte publié en janvier 2012 est Au confluent de ce qui nous réunit.


A ceux qui nous ont quitté prématurément
  
Au delà de toutes les tragédies humaines et de tous les conflits,  il y a le dévouement et la bonté de celles et de ceux qui de toutes origines et de toutes confessions, loin des feux de la rampe, armés de leur détermination essayent chaque jour que Dieu fait d'apaiser autant que faire se peut les souffrances des autres qui sous toutes les latitudes se ressemblent et demeurent abyssales. Ce texte leur est également dédié.
De blanc immaculé, les couloirs de Saint-Louis sont tous enduits. Les pavillons portent de jolis noms de fleurs comme pour rappeler qu’au-delà de la maladie et de la souffrance peut naître l’espoir de guérison. Et l’espérance d’une vie encore à vivre. Mais les lieux se ressemblent tant, surtout lorsqu’ils portent les mêmes nobles ambitions. Soigner les uns et éduquer les autres.   


Eliane Gluckman, Juive originaire d'Europe Centrale, Hématologue de renom, spécialiste mondiale de la greffe de moelle osseuse, humaniste.

Et puis cet autre ailleurs dédié lui au savoir. L’entrée de l’établissement est verdoyante et bordé de bassins d’eau dans lesquels se baigne un nouveau venu. Un cygne, nouveau né, aux cotés d’autres plus grands, fait son apprentissage de la vie. La légende prétend qu’avant de mourir le cygne chanterait davantage et avec plus de force. Mais à Saint-Nicolas, le chant du cygne fût absent. Le site, don d’une comtesse, regorge de surprises. Forêt, forteresses, maisons de maitres constituent un ensemble dédié à un projet éducatif porté par  une équipe pédagogique motivée et passionnée. Et cette chapelle à l’architecture sublime adossée à des verrières multicolores qui vous coupent le souffle et vous remplissent la vue de lumière. Le cadre y est solennel et vous rappelle que les lieux de culte se ressemblent et invitent tous à la prière et à la méditation. L’Institut est conduit par des laïcs auxquels la gestion a été déléguée par l’église catholique. 
L’été est caniculaire. L’immeuble rénové de l’hôpital  est entièrement dédié aux pathologies lourdes comme on dit. A l’entrée, dans une petite salle attenante à l'étage du service d’oncologie, des religieuses chrétiennes prient en silence et invoquent  la grâce de Dieu pour la guérison des malades.   A l’occasion d’une ultérieure visite, ce fut le tour de musulmans qui prièrent eux aussi pour la guérison de tous les malades. 
La coexistence intelligente et  pacifique entre tous ceux qui gravissent différèment la même montagne est un métier qui s’apprend. Surtout lorsque la même souffrance est équitablement partagée. Nulle offense et nul atermoiement. Ainsi doivent peut-être vivre Les Gens du Livre. 
A l’hôpital, l’accès aux chambres stériles est strictement réglementé et pour y accéder il faut enfiler une tenue appropriée et se couvrir les chaussures. Nous retrouvons notre ami souriant et détendu. Le plus dur semble être déjà passé. Nous échangeons avec lui quelques propos fraternels et lui souhaitons un rapide rétablissement. Avant de le quitter, nous déposons sur la petite table jouxtant la chambre, l'exemplaire du Saint Coran que nous avons, à sa demande, apporté. Il faut partir vite. C'est l'heure des prélèvements sanguins que doit effectuer l'infirmière.  Nous rencontrons le  Professeur Eliane Gluckman, cancérologue émérite et spécialiste mondiale de la greffe de moelle osseuse. Cette hématologue de renom nous reçoit dans son bureau. 
Cette spécialiste, juive originaire d'Europe Centrale, nous parle d'histocompatibilité, de recherche de donneurs, de cellules souches, des progrès de la recherche, des nouvelles thérapies, du séjour des malades en chambre stérile, etc. Elle nous parle aussi des malades de toutes origines et de toutes confessions qui reçoivent dans la structure qu'elle dirige les mêmes soins qui y sont prodigués avec toute la détermination d’un personnel dévoué.  
Retour à Saint-Nicolas. Le respect des croyances des autres est le fondement du fonctionnement de cet institut d’essence et d’émanation catholiques. Comment oublier ces échanges fructueux, ce partage renouvelé et ce respect mutuel. Et ces prières quotidiennes de l’Islam effectuées sous le regard amusé d’un crucifix en bois, cette orientation vers la Mecque suffisamment retrouvée et puis ces repas spécialement conçus pour que puissent aussi se nourrir convenablement et conformément aux rituels musulmans le petit groupe que nous fûmes dans ces lieux dans lesquels nous eûmes toujours trouvé notre place.  Et cette liberté retrouvée le vendredi après-midi pour pouvoir retrouver et prier avec nos coreligionnaires. Cette grande mosquée de Paris, dont les sous-sols ont accueilli jadis des Juifs persécutés,  qui vous accueille dans ses entrailles et dont la majestueuse présence à proximité d’un quartier dédié à la connaissance et au savoir étonne et vous rappelle que foi et connaissance ont toujours fait route ensemble.    
Dans ces voyages, ici ou ailleurs, en ces lieux où les destins se croisent, naissent de nouvelles solidarités et se tissent des amitiés sincères. Ici et lorsque l'évolution des choses devient défavorable, on devient pudique et il y'a des mots que l'on ne prononce plus. On ne parle que de guérison car l'espoir doit toujours éclairer l'avenir. Ailleurs et lorsque la passion du savoir qu’il faut transmettre vous anime, s’apprend aussi le vivre ensemble. Loin de tout excès et de toute exagération. Et dans la quête de la guérison et dans celle du savoir, se creuse aussi le sillon de ceux qui de leur bonté et de leurs actes éclaireront aussi notre route.

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