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France, Algérie, d’une visite à une autre

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La visite en Algérie du nouveau ministre français des affaires étrangères n’a rien d’exceptionnel. Elle s’inscrit en tous les cas dans le cadre des échanges réguliers que peuvent entretenir deux pays souverains à propos des sujets de l’heure.
Dirigeant désormais le Quai d’Orsay, après avoir été en charge du portefeuille de la défense, Jean-Yves Le Drian confère à cette visite et à ce titre un accent fortement imprégné des questions de sécurité régionale. 
En plus de plaider pour le «caractère exceptionnel» de la relation franco-algérienne, cette visite participe également du souci bien français de «ménager», comme on dit de l’autre coté de la Méditerranée, la «susceptibilité» algérienne. 
La messe est en tous les cas bien dite et contrairement à ses prédécesseurs qui ont fait d’Alger leur première visite officielle au Maghreb, le déplacement du ministre français des affaires étrangères traduit sans doute l’embarras de Paris d’expliciter un choix souverain et de rupture avec une option qui semblait s’inscrire dans la tradition. Le choix du nouveau locataire de l’Elysée de ne pas effectuer son premier déplacement dans notre pays n’aura bien entendu pas échappé aux observateurs et autres officiels algériens. Certains parmi  eux l’avaient qualifié de grand ami de l’Algérie lors de son séjour à Alger en tant que candidat-président notamment à la suite de ses déclarations relatives à la colonisation française de l’Algérie, propos par ailleurs vite recadrés dés son retour dans l’hexagone.
Ces déclarations ont sans doute fait oublier qu’entre la générosité voire la sincérité des propos du candidat et la réalité des actes de l’élu s’insinue toujours l’influence et le poids du lobbying et des réseaux d’influence.
Ce ballet diplomatique français au Maghreb, à double articulation et à double niveau, refroidira certainement l’ardeur de ceux qui sans interruption et avec fougue et passion nous servent régulièrement l’exceptionnalité d’un partenariat qui selon eux serait toujours différent de celui que pourrait entretenir l’Algérie avec d’autres pays.
Tout compte fait, cette visite constituera certainement une opportunité pour démanteler les mythes et démontrer encore une fois qu’entre les pays il n’y a désormais de place que pour les seuls intérêts, les siens bien entendu, que chacun se doit de préserver jalousement et que nous évitions, en ce qui nous concerne, de devenir en la matière les idiots du village monde.
Dotée d’une armée garante de sa sécurité dans un contexte régional fortement agité et dont la monté en puissance est incontestable, fidèle à sa doctrine de non ingérence dans les pays d’autrui, l’Algérie qui plaide aussi pour un monde multipolaire face à un nouvel ordre du monde qui sème partout le chaos, la mort et la désolation, se doit sous le prisme de ses seuls intérêts nationaux, poursuivre la diversification de son économie pour s’extraire définitivement de la dépendance aux hydrocarbures, assurer sa sécurité alimentaire, mettre en place dés à présent le cadre de sa transition énergétique sans oublier d’articuler aussi les reformes  politiques nécessaires pour  s’ancrer définitivement dans le sillage des pays  émergents. Enfin ne pas oublier de poursuivre la diversification utile de ses échanges économiques et de son partenariat international. 





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