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Beaucoup parmi nous ont soutenu
l’impératif de l’élection présidentielle non pas par affection pour un régime
qui a hélas et depuis longtemps infligé tant de brimades à ce peuple brave et toujours
meurtri par la longue nuit coloniale
mais tout simplement pour que l’Etat Nation ne sombre pas à jamais. La perspective de vivre cette
douloureuse attente entre ce monde ancien qui ne veut pas mourir et ce monde
nouveau qui tarde à naître, pour paraphraser Gramsci, devenait inquiétante. Eviter que ne tombent
des institutions qui bien que souvent mal construites avaient
le mérite tout de même d’exister et empêcher que ne soit occultée la force de
propositions du mouvement populaire qui dans son élan révolutionnaire a tout de même réussi à libérer ce pays des liens qui l’empêchaient
de vivre et d’exister étaient devenus conciliables.
Les premiers actes d’une nouvelle gouvernance qui bien que ne jouissant
pas d’un soutien massif du peuple qui dans sa majorité a préféré déserté les
urnes ont consisté dans une première étape salvatrice à contenir les souffrances, réduire les injustices
et panser les blessures pour apporter cet apaisement dont a encore besoin une société
algérienne toujours en ébullition.
La tache est rude. Elle devient cependant
compliquée par, d’une part, l’irruption
d’une crise sanitaire jusque là inégalée et à laquelle vient petit à petit se greffer
une crise économique et financière aiguë dont on ne connait ni la longueur ni
l’amplitude, et, d’autre part, par un environnement géographique caractérisé par
des conflits larvés qui peuvent s’inscrire dans la durée et menacer notre
sécurité nationale puisque souvent
amplifiés par des pays étrangers dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils
ne comptent pas pour une majorité
d’entre eux parmi les amis de l’Algérie. Bien qu’elle soit donc extrêmement difficile,
l’équation n’est cependant pas insoluble. La volonté politique de résoudre ces problèmes
semble être là mais elle doit dans son prolongement social revêtir en
permanence ce qui la caractérisait depuis le début, la jonction avec la dynamique de changement portée
par le mouvement populaire. La libération des détenus d’opinion est aujourd’hui
un impératif majeur qui reste en tous les cas le gage de cette nouvelle Algérie
devenu le leitmotiv de la nouvelle gouvernance de l’Algérie et de celles et de ceux
qui espèrent qu’enfin cette fois-ci le changement
attendu ne soit plus qu’une complainte qui ne résistera pas à l’usure du temps.
Une mouture de la nouvelle constitution
vient d’être proposée à la lecture et à l’enrichissement. Profitant du fait que
le mouvement populaire ait libéré la parole, beaucoup d’apprentis sorciers
s’essayent désormais à une sémantique haineuse à l’image de celle de l’extrême droite et trouvent des boucs émissaires
à la crise extrêmement dure qui vient. Les relents de haine qui commencent à
suinter à propos de cette mouture de nouvelle constitution sont inquiétants, fragilisent l’avenir tout en
décourageant ceux qui aiment ce pays, espèrent en faire pleinement partie et
qui n’ont en pas d’autre de rechange. La criminalisation du discours de haine
et de l’exclusion doit être constitutionnalisée. Nul ne doit plus se considérer
libre de proférer tout et n’importe comporte quoi notamment à propos de ce
sentiment d’appartenance à un pays. La justice doit agir pour apaiser les peurs
qui commencent à naître à ce propos et s’auto saisir vis-à-vis de ceux qui veulent exclure
une partie de ce peuple de la communauté nationale. N’insultons pas l’avenir,
ni cette nation qui n’est pas complètement encore construite et qui reste
fragile. Ce pays appartient à tous les
algériens et ceux qui n’ont que haine et division à offrir en guise de
substitut à l’appartenance à un pays
doivent rendre des comptes. Qu’Allah fasse que les semeurs de haine ne récoltent
pas la tempête. Et que la sagesse des justes l’emporte !

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