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Note de l'auteur : Ce texte a été écrit et soumis à publication le 15 septembre 2024.
Un ami me disait récemment qu’il ne comprenait pas l’intérêt grandissant que je manifestais pour l’actualité internationale au détriment, selon lui, de l’actualité algérienne qui est d’une densité extrême.
Je lui répondis que ce n’était
pas toujours le cas mais qu’il est vrai que cette posture, si c’en est une, me
convient parfaitement et m’évite en tous les cas les désagréments possibles
qu’engendre parfois l’analyse, lorsqu’elle est objective et sans concessions, de l’actualité nationale. Je lui répondis aussi qu’en la matière et à
force de lire et de relire le contenu de mes commentaires, je finis par
apprendre à les amputer d’éléments sémantiques que je jugeais ‘’subversifs’’ et à éviter. Je finis donc par m’intéresser aux autres. Oui aux autres qui ne
sont pourtant pas des ‘’miens’’ mais qui ne m’ennuient jamais. Contrairement à
mes ‘’proches’’ qui m’ont déjà et à
maintes reprises expliqué, par le passé et à leur manière, de ne plus ‘’écrire
n’importe quoi’’.
Alors en usant des mêmes
précautions, j’essaye de comprendre cette séquence électorale que nous venons
de vivre en Algérie, le cafouillage qui a eu lieu durant l’annonce des résultats
qui en sont issus et surtout ce phénomène redondant de désertion d’une partie
importante de la population algérienne qui d’élections en élections choisit de
rester chez elle.
A l’origine, deux séquences, me
semble-t-il, ont catalysé ce phénomène. Elles sont aussi importantes que d’autres
qui sont également devenues des marqueurs de l’Algérie post indépendance. La séquence
tragique communément appelée "décennie noire" et celle du mouvement populaire connu
sous le nom de "hirak". Si la première a drainé dans son sillage son lot de
drames, de tragédies et de divisions, la seconde s’est déployée pacifiquement,
exhibant à la face du monde l’image d’une Algérie une et indivisible, solidaire
et refusant la camisole mortifère du statu quo et qui a suscité par son caractère
bon enfant l’adhésion et la sympathie de l’opinion internationale.
Le socle commun sur lequel ces
deux séquences ont pu, hélas, se construire et se déployer au moment où
personne ne les voyait venir a été malheureusement et il faut bien le dire, celui
de l’arbitraire érigé en mode de gouvernance et cette propension malsaine à
taire y compris en infligeant les exactions les plus dures les voix et opinions
jugées discordantes.
Ces dernières années, il faut le
dire aussi, des efforts réels ont été déployés pour remettre sur de bons rails
une Algérie sortie brisée de toutes ces épreuves, malmenée, dans un contexte
d’afflux considérable de ressources financières, par une gestion hasardeuse ou la dilapidation
de la richesse nationale et son corollaire l’appauvrissement forcé des classes populaires
et l’effondrement de la classe moyenne est devenue un véritable leitmotiv.
L’assainissement de l’économie a été entamé et a révélé l’importance des forces
de la résistance qui ne juraient que par la ‘’vitalité’’ du levier de l’importation
et de ses dramatiques conséquences comme l’hémorragie, la dilapidation, le gaspillage
et l’épuisement de nos ressources en monnaies convertibles.
Les résultats n’ont pas toujours
été ceux escomptés même si la volonté d’éradiquer la pauvreté grandissante
surtout de l’Algérie profonde a existé au cours de ces dernières années ainsi
qu’un effort destiné à contenir l’éradication continue du pouvoir d’achat de
millions d’algériens.
La multiplication des points de
tension, certains au bord de la rupture, aux frontières de l’Algérie a rendu
indispensable et plus que jamais d’actualité l’impératif du développement et de
la montée en puissance d’une armée qui doit garantir aussi bien la sécurité
nationale dans toutes ses dimensions qu’assurer la sécurité d’un territoire devenu
le plus grand d’Afrique.
La nécessité d’une économie prospère
et d’une armée puissante est une ambition saine devenue incontournable dans un
monde bouleversé par la refondation des rapports de forces qui ne laisse aucune
place ni aucun répit aux plus faibles et aux plus démunis.
Il est vrai que l’histoire humaine
‘’bégaie’’, nous enseigne et nous révèle que la misère sociale, la déliquescence
économique et le non droit ont toujours permis l’existence des pires dictatures
mais ont enfanté aussi les mouvements révolutionnaires les plus audacieux et ce
comme l’expliquent souvent les théoriciens de la révolution permanente qui misent
sur l’existence indispensable d’une conscience politique aigue et d’une culture
importante au sein des classes les plus populaires.
Ne dit-on pas aussi, il est vrai,
que parfois le greffon démocratique est rejeté par un corps social rongé par la corruption et
dévasté par la grande pauvreté ( qui constituent souvent les deux faces d’une même
médaille) et freiné aussi par un puissant appareil bureaucratique rompu aux manœuvres permettant
le non changement et générant toujours un sentiment de frustration et de désespoir
même chez les plus audacieux et les plus optimistes.
Ce décor planté, quelle
explication conférer à ce refus pacifique opposé par des millions d’algériens à
toute participation à un processus électoral et comment comprendre cette
situation de repli sur soi de personnes, et c’est la chose la plus dangereuse car
potentiellement candidates à d’autres ‘’alternatives’’, qui ne se sentent plus concernées
et pire sont en franche rupture avec ce sentiment d’appartenance à un peuple et
à un pays.
‘’Circuler y’ a rien à voir’’ ne
doit en aucun cas pas être la posture idéale à adopter ni celle aussi de ‘’faire
le dos rond’’ en attendant que le vent se calme et que s’installe de nouveau le
silence.
Le silence, c’est comme celui des
cimetières. C’est souvent la colère rangée à plus tard et c’est toujours le feu qui couve sous les cendres.
La prospérité est nécessaire et indispensable
et doit être à l’image d’un pays aussi riche et immense que l’Algérie. La prospérité
doit être pour tous par l’impératif de son partage équitable pour que tous les algériens
et algériennes en profitent et exclusivement. Cette prospérité sera bâtie grâce
au levier de l’économie puissante mais aussi par l’assèchement définitif des
canaux de la dilapidation de la richesse nationale. Cette prospérité partagée
sera aussi consolidée par l’éradication du non droit et par la protection de la
loi.
Les défis sécuritaires sont réels
et seront à court et moyen terme très importants. Des parties n’aimant l’Algérie
que saignante y travaillent avec acharnement et sans relâche. Il faut admettre
cette réalité dans un monde au bord de la déflagration globale et s’y préparer
en favorisant sans hésiter la montée en
puissance d’une armée garante de la sécurité nationale.
Mais cette rupture d’une
importante partie de la population algérienne avec la politique comme cadre
légal et pacifique d’expression des idées et de combat légitime pour
l’accession et l’alternance politique au pouvoir doit rester une préoccupation permanente
qui nécessite en urgence que le débat national soit installé, sur toutes les
questions d’intérêt commun qui doivent être enrichies par la contribution de toutes
et de tous notamment celles qui engagent l’avenir des plus jeunes et des générations
futures
Ce débat national conduit par un
peuple qui a démontré récemment encore son attachement à la paix civile et à
l’unité nationale est nécessaire et permettra de renouer avec le dialogue,
d’apaiser les colères, de consolider le sentiment d’appartenance à ce pays de légende
et surtout de réconcilier de façon définitive ces algériens absents de tout
processus électoral avec la politique et la participation.
Plus que jamais l’ouverture de
tous les médias aux débats est nécessaire tout comme l’ouverture pure et simple
du champ politique. Pourquoi continuer de priver l’Algérie de l’apport d’une élite
algérienne y compris politique qui ne souhaite que proposer des idées pour
faire avancer ce pays.
Si la contribution des algériens établis à l’étranger notamment celle de son segment patriotique est nécessaire et doit, comme le font actuellement
les pouvoirs publics, être encouragée, le retour au pays de ceux qui pour
diverses raisons ont choisi le chemin de l’exil est à envisager et à réaliser.
Il y’a des moments dans l’histoire d’un pays, comme l’apparition de points de bascule
comme la nécessité d’un front interne qu’il faut consolider face aux défis
multiples qui s’annoncent, ou la promulgation d’une amnistie politique générale
est nécessaire et souhaitable.
Oui, beaucoup de ces algériens
qui ont préféré rester chez eux le jour de l’élection veulent juste vivres
libres et heureux dans ce pays qui leur est cher. Et souvent, ils n’ont en pas
d’autre de rechange.
Et comme disait l’autre, entre être libre d’exprimer une opinion différente et d’être contre et être libre de dilapider les richesses d’un pays, le délit et le crime sont vite démasqués.
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