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La déliquescence en n’attendant pas la suite

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Après les pénuries récurrentes, dans les officines privées et les pharmacies des hôpitaux, d’anticancéreux et autres produits utilisés en chimiothérapie, la flambée des prix des produits alimentaires de base, l’accès parfois non équitable au logement social, le spectacle désopilant d’une course effrénée à l’investiture et au positionnement dans les listes électorales (où les règles de courtoisie et les exigences de l’éthique ne sont pas toujours respectées), les difficultés du quotidien, les pesanteurs bureaucratiques, voila que nous apprenons que les sacro-saintes études de médecine subissent elles aussi de plein fouet l’effet de la déliquescence ambiante mais bel et bien rampante et réelle de tous nos secteurs d’activité. 






L’information révélée par un grand quotidien d’expression arabe [1] fait froid dans le dos. Des étudiants ne remplissant pas les conditions d’admissibilité sont surpris en train de poursuivre le plus normalement du monde un cursus d’études médicales sans que personne ne le découvre ou ne le dénonce. Cela s’est passé à la faculté de médecine d’Oran mais aurait pu se produire dans n’importe quelle autre ville d’Algérie, si cela n’a pas été déjà le cas. Décidément, nous atteignons le summum de la déliquescence et nous payons cash le prix de la désinvolture, de l’incurie et de la corruption. Nous pensions vraiment que ce secteur névralgique allait être épargné tant la noblesse et l’importance du métier sont  connues et reconnues et la difficulté réelle de l’accès à son cursus d’études était importante.

Partout dans le monde les études de médecine obéissent à un protocole strict. Le concours est réputé redoutable et peu de personnes réussissent à en récolter le sésame. En France, l’admission aux études médicales obéit au numerus clausus. Ainsi le nombre  d’étudiants  admis chaque année dans certains cursus, principalement dans les professions de santé (médecin, pharmacien, dentiste,...), est limité et est strictement réglementé. Et parmi les raisons qui sont invoquées pour justifier la limitation du nombre d’étudiants dans les professions de santé, il y a la nécessité de disposer de peu de personnes dans les très nombreux stages qui jalonnent les études médicales (la qualité serait donc amoindrie par un surnombre) et il ya aussi la nécessité d’assurer une capacité de travail et de mémorisation maximales par une sélection sévère et ce dans l'optique d'études souvent longues, difficiles et éprouvantes. Dans d’autres pays, cette limitation n’est pas institutionnalisée mais la qualité de la formation en subit parfois les conséquences sans omettre de citer le potentiel de professionnels de la santé en situation de recherche d’emplois ou de chômage.  

Cette dramatique entorse à l’éthique et aux règles d’admission aux études de médecine doit nous interpeller car cette déliquescence de notre vécu quotidien et des relations sociales doit être vite contenue et endiguée. Il ne faut plus que le non respect des règles devienne la règle et la norme. Il y a des modèles de fonctionnement social qu’il faut vite mettre en œuvre et bâtir afin que les nouvelles générations, finalement seules dépositaires d’un changement radical encore possible, en soient inspirées et que seuls le travail, l’effort et le mérite sont rémunérateurs. L’enjeu est plus que symbolique et se situe à ce niveau. Les études universitaires ont toujours été l’un des leviers permettant aux plus humbles d’espérer évoluer sur le plan social et améliorer les conditions de vies de ses proches et de soi-même. Il ne faut pas que même cette passerelle là devienne elle aussi inaccessible et soit aussi squattée par les plus puissants et les plus forts.
   
[1] Edition d’El Khabar du 03/04/2012


Source: Le Quotidien d'Oran 

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