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Tempêtes estivales pour un automne clément

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Là ou les régimes dictatoriaux ont régné, ils laissent souvent une empreinte indélébile. Ils propagent autour d’eux,  lorsqu’ils tombent ou qu’ils viennent à mourir,  un parfum morbide, une odeur mortifère qui inhibe les esprits, bride l’espérance et  empêche la lumière de jaillir. Ils emportent souvent dans leur chute des pays tous entiers, appauvrissent encore plus des peuples qu’ils ont longtemps affamés et dépouillés et laissent ici et là des brasiers encore fumants  qui ne demandent qu’à être ravivés pour semer une fois de plus la désolation, la haine, le feu et la mort.

Et il y a aussi des enseignements précieux que l’histoire ne cesse de nous livrer et qu’il faut retenir pour mieux méditer l’avenir. Ainsi les soubresauts qui agitent la Tunisie post révolutionnaire, les troubles récurrents qui empoisonnent la grande Egypte et l’empêchent d’illuminer de son histoire et de sa splendeur, comme elle a toujours su le faire,  l’humanité toute entière ne sont, semble-il,  que les effets post traumatiques de régimes autoritaires qui auront réussi la prouesse de durer dans la répression sanglante de leurs propres  peuples, la confiscation de leurs richesses et  leur dilapidation  grâce à un génie maléfique puisé dans l’histoire de la colonisation et les enseignements des pires dictatures qui ont jalonné le monde. Qui peut dire aujourd’hui que les graves troubles que traverse l’Egypte et dont on ne connait pas encore les dangers qu’ils pourraient induire à court terme seraient absolument le fait d’un régime pourtant issu de la volonté populaire et a qui l’on voudrait signifier après une année d’exercice la fin de sa mission ? En réalité, les nouveaux dirigeant Egyptiens paient, semble–t-il,  les effets différés d’un lourd passif, héritage d’un régime qui a régné sans partage durant des décennies et qui a mis le pays à genoux, qui resurgit aujourd’hui et qui appauvrit le peuple et provoque sa dislocation. La Tunisie pourrait aussi connaitre le même sort et sans doute pour les mêmes raisons. Et d’autres pays encore pourraient suivre. Les capitaux ont fui les révolutions et ont laissé la marmite populaire vide. Et lorsque les peuples sont pris à la gorge, que la crise et la cherté de la vie les étranglent et que la générosité et le partage promis ne peuvent s’accomplir parce que les caisses sont vides et que l’économie s’effondre, alors tous les scénarios deviennent possibles. Même les plus machiavéliques.
Mais il y a aussi d’autres éléments inducteurs pires que les effets de l’exercice répressif de régimes sans envergure politique et sans légitimité  populaire. Comme la mise en place d’un nouvel ordre mondial impitoyable qui libère sa meute de prédateurs et qui dépasse de loin même les  dictatures en place dont l’offre de services et l’utilité seraient désormais récusées. Il s’agit maintenant de s’accaparer  de force et de l’extérieur des biens, richesses, identités, cultures, de peuples souverains qui ne demandent qu’à vivre en paix et qu’il faut réduire, dompter, amadouer et asservir. La machine diabolique qui segmente l’humanité, la domine, la bride pour mieux la soumettre fonctionne à plein régime et n’épargne aucun pays. Elle cible en priorité le monde musulman que les nouveaux cavaliers de l’apocalypse ont désigné comme le champ expérimental prioritaire de la nouvelle doctrine de domination du monde mise en place déjà à l’occasion de l’invasion de l’Irak. Et si la Turquie et l’Iran résistent encore grâce à des données et des atouts inhérents à ces deux pays, la nouvelle équation mondiale se déploie comme prévu ailleurs. Et le chaos programmé en Egypte, en Syrie, au Maghreb et qui n’épargnera peut-être pas même les riches monarchies du Golf fait froid dans le dos. Cette machine implacable a déclaré l’Islam, dernier rempart contre l’asservissement de l’humanité par la domination absolue et la prééminence de l’argent et d’autres choses encore, obstacle majeur à détruire et a proclamé la fin prochaine et l’extinction du fait religieux, culturel et de toutes les valeurs et comportements qui s’en inspirent.  Le visage présenté comme angélique de la mondialisation ressemble de plus en plus à celui hideux de Lucifer. Il porte déjà en lui les stigmates de la laideur de l’uniformité que cette dernière se propose d’infliger à l’humanité. Le pire est déjà à venir et l’intelligence doit vaincre l’égo, source de toutes les imprudences. L’Algérie, pays martyrisé par tant de tragédies ne désespère toujours pas de changements radicaux et pacifiques à venir. La tentation de l’immobilisme et celle du statu quo seraient suicidaires. Elles portent souvent en elles-mêmes les germes de la dislocation et du désordre. Aucune circonstance, aucun contexte, aucun  prétexte ne pourraient justifier de surseoir encore plus longtemps à l’incontournable virage qu’il faudra prendre. Celui d’une transition réussie et pacifique vers le véritable état de doit, seul garant après Dieu de notre propre survie,  qui ne s’est toujours pas concrétisé. Celui dont les contours ont été déjà esquissés par les résolutions du congrès de la Soummam.

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