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Marine Le Pen sera probablement
celle qui provoquera en 2017 un véritable séisme politique en France qui démentira tous les pronostics pour l’élection présidentielle.
Consacrée désormais par les dernières
enquêtes d’opinion qui révèlent qu’une tendance lourde de l’opinion française lui
confère une aura incontestable et lui prédit un destin national, celle qui n’aspirait
qu’à être crédible se voit maintenant investie du statut de la légitimité. Brillante
avocate qui de son propre aveu a eu à défendre, dans le cadre de l’exercice de
ses fonctions, des sans-papiers menacés d’expulsion, elle n’hésite pas
à proclamer aussi avec force et sans état d’âme ce qui constitue l’un
des objectifs majeurs de son programme politique, réduire à zéro les flux migratoires
vers l’hexagone. Après avoir hérité du Front National, parti fondé par son père,
ancien lieutenant pendant la guerre d’Algérie, tortionnaire autoproclamé (I) et
farouche défenseur de l’Algérie française, elle a su s’imposer démocratiquement
face à son concurrent immédiat, Bruno Golnisch, ténor de la droite la plus
radicale, a qui le soutien massif des
groupes les plus extrémistes n’a pas suffi pour l’emporter au vote des
militants.
Marine Le Pen a su s’entourer d’une équipe rajeunie et extrêmement compétente qui lui a permis d’éviter les écueils que lui tendent systématiquement tous ceux qui ne lui reconnaissent aucune volonté de rompre avec l’héritage de son père et qui lui dénient toute ambition présidentielle. Qui osera cependant en France démolir le front national et lui voler une victoire acquise par les urnes si un jour Marine Le Pen venait à battre cette fois-ci et contrairement à son père, au second tour de l’élection présidentielle de 2017, le candidat de la gauche où celui de la droite dite modérée ? Sans doute personne car violer l’expression de la volonté populaire est inimaginable dans une véritable démocratie et cela risquerai aussi de plonger le pays tout entier dans l’inconnu et de réveiller de douloureux souvenirs du nazisme et de la collaboration.
Marine Le Pen a su s’entourer d’une équipe rajeunie et extrêmement compétente qui lui a permis d’éviter les écueils que lui tendent systématiquement tous ceux qui ne lui reconnaissent aucune volonté de rompre avec l’héritage de son père et qui lui dénient toute ambition présidentielle. Qui osera cependant en France démolir le front national et lui voler une victoire acquise par les urnes si un jour Marine Le Pen venait à battre cette fois-ci et contrairement à son père, au second tour de l’élection présidentielle de 2017, le candidat de la gauche où celui de la droite dite modérée ? Sans doute personne car violer l’expression de la volonté populaire est inimaginable dans une véritable démocratie et cela risquerai aussi de plonger le pays tout entier dans l’inconnu et de réveiller de douloureux souvenirs du nazisme et de la collaboration.
Son métier d’avocate et sa connaissance
profonde du microcosme politico-médiatique lui ont permis de dédiaboliser sans dégâts
et sans atteinte à sa cohésion son parti en commençant par revoir de fond en comble le lexique politique
du front national et de nuancer si nécessaire ses éléments de langage pour
provoquer une véritable rupture avec les envolées sémantiques ambigües qui ont
valu de nombreux procès, parfois perdus, à son père.
Régulièrement malmenée par les
journalistes lorsqu’elle est invitée à une émission grand public, elle a appris à gérer
les préjugés d’une corporation qui à l’habitude de forger à souhait une opinion
publique qui commence à ne plus se laisser berner, à se réveiller et qui ne la trouve
plus si infréquentable qu’on le prétend.
Mais que reste-il donc du corpus idéologique
traditionnel de l’extrême droite française dans le programme politique actuel
du front national et dans le discours de son égérie ?
L’Algérie française dont le souvenir continue
d’agiter les plus âgés des membres de son parti et qui s’estompe au fil du
temps qui passe et des liens nouveaux qui se tissent entre deux rives de la méditerranée,
fortement imbriquées par la densité des échanges commerciaux mais surtout humains, qui ne se regardent plus en chiens de
faïence et qui essayent autant que faire se peut et grâce aux efforts des plus sincères
et non pas «des plus compromis des deux bords » de construire ensemble un espace de paix et de prospérité économique,
mutuellement avantageux pour deux pays qui se respectent, débarrassé de toute ambigüité
et loin de toute haine et rancœur du
passé.
L’antisémitisme qui a toujours
constitué l’un des moteurs de l’extrême droite française et qui n’est plus dans
l’air du temps car réduit à sa plus faible expression par les puissants lobbies
qui existent en France, qui veillent et qui débusquent le plus petit dérapage
verbal qu’un arsenal juridique mis en place depuis la loi Gayssot permet de juger
et de condamner. Il est également anéanti par
l’immense investissement pédagogique consenti au profit de l’apprentissage
de la coexistence paisible des différentes communautés qui existent en France
et qui se «fondent et se confondent dans le socle républicain ».
L’islamophobie comme «substitut à
l’antisémitisme » surtout depuis les malheureux dérapages de Marine Le Pen
à propos notamment des prières de rue, du voile et de la viande halal. Probablement
pas car le débat sur le marché de la viande halal par exemple et contrairement
à ce que l’on pourrait croire, a été lancé par une émission diffusée par une
grande chaine de télévision publique. Les
thèmes récurrents débattus à propos de l’Islam ont été souvent initiés et portés par des personnalités
politiques françaises qui ne sont pas connues pour leurs sympathie pour l’extrême
droite, souvenons-nous du débat sur
l’identité nationale, et qui l’ont même souvent combattu surtout lorsque cette dernière
à manifesté d’autres convulsions immédiatement condamnées par l’establishment. Et
il serait aussi naïf d’oublier que
l’islamophobie a été produite et diffusée dans une partie de l’opinion
française par certains intellectuels français qui à force de ressasser les sempiternelles arguments de la laïcité, de
la liberté de la femme et de brandir la
«menace islamiste» ont réussi à créer un climat délétère qui aujourd’hui
profite à la montée en puissance de la peur et de l’incompréhension et qui inciterait
peut-être certains à commettre un jour l’irréparable.
En réalité, l’extrême droite est
aujourd’hui un rassemblement politique dont les contours sont extrêmement
mouvants qui reflète la complexité des
enjeux sociopolitiques et exprime les aspirations profondes d’une opinion
française désabusée par les promesses non tenues et échaudée par les scandales
politiques et financiers qui décrédibilisent la politique. L’extrême droite a étendu ses tentacules et a
phagocyté au détriment du parti communiste une partie de l’électorat populaire,
capté des pans entiers des classes moyennes, séduit le monde rural, engrangé les
déçus de la gauche et s’est même offert d’autres trophées en attirant vers elle
quelques membres de la famille écologiste. C’est dire que le terme de
rassemblement convient le mieux à une entité politique qui s’élargit au fur et
à mesure que se succèdent les échecs de ceux qui depuis la libération dirigent
en alternance la France.
Les revendications politiques ont
aussi pour certaines d’entre elles changé et se sont adaptées aux défis de
l’heure et sont devenues plus profondes
et plus subtiles. Les questions sociétales comme celles relatives à la famille ont
fait aussi leur œuvre. La fragmentation de la société française s’est effectuée
entre un monde rural profondément ancré dans le terroir qui refuse légitimement
d’abdiquer devant le diktat des
puissances de l’argent et les chantres de la dépossession culturelle et qui
fait de la défense de la patrie, de la famille, de l’école et de l’agriculture
le leitmotiv de son engagement politique et des villes qui grandissent,
subissent la pression migratoire tout en en s’accaparant une bonne partie de la
richesse nationale sans la produire véritablement. Une inéquitable répartition
de la richesse et des efforts qui frustrent la France profonde qui pour
l’instant gronde en silence et contient sa colère.
Les questions de la maitrise des
flux migratoires, de sécurité internationale comme le refus de
l’interventionnisme militaire français
au Mali et en Syrie, les grands problèmes d’environnement ainsi que le «pouvoir
supra national» incarné désormais par Bruxelles qui bride la souveraineté des
peuples et confisque le pouvoir politique au profit de la technostructure et au
détriment des élus font partie des éléments que l’extrême droite a su diluer avec
intelligence dans sa matrice idéologique originelle. Globalement, il s’agit
maintenant de survivre face un monde nouveau qui déferle et qui risque de tout engloutir
grâce à ses puissantes articulations médiatique, politique, financière et militaire.
Qui peut dire par exemple
aujourd’hui que ceux qui votent en France pour l’extrême droite et qui
porteront peut-être en 2017 Marine Le Pen à la magistrature suprême ne sont que
des ultras qui s’habillent en treillis, bombent le torse à l’occasion de la
fête du 1er Mai où conduisent comme cela se faisait autrefois des
expéditions punitives souvent à l’aide d’explosif contre les immigrés dans les
foyers Sonacotra ? Personne car la réalité est toute autre. L’élection
présidentielle française de 2017 pourrait révéler l’ampleur des échecs des politiques successives conduites par les
gouvernements de droite comme ceux de gauche et exprimera les grandes
frustrations d’une majorité silencieuse qui décidera peut-être de confier les destinées de ce pays à
une femme, à une militante qui aura réussi de mener le combat non pas pour le
racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et l’islamophobie mais contre cette pieuvre
politique, militaire et financière qui aujourd’hui à travers le monde appauvrit
les peuples, déclenche les guerres, sème le désordre et asservit les
hommes !
(I)
Jean-Marie Le Pen se serait lui-même déjà vanté dés 1962 d’avoir
torturé en Algérie en déclarant « Je
n’ai rien à cacher, j’ai torturé parce qu’il fallait le faire ».

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