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De l’humour et du pouvoir en particulier, de l'antisémitisme et de l'humanité en général

Nouvelle séquence du processus de «normalisation » de la France par les différents lobbies qui depuis des décennies la façonnent en profondeur, la dernière prestation du ministre français de l’intérieur. Ce dernier est, semble-t-il, prêt à toutes les performances médiatiques pour devenir président en 2017.
Cet espagnol né à Barcelone, naturalisé français en 1982, à l’égo abyssal et aux allures de faux dur à la Clint Eastwood, a selon ses propres aveux, découvert depuis son second mariage, sa passion soudaine  pour Israël et pour la communauté juive de France à laquelle il ne cesse de déclamer son amour et sa solidarité agissante sans que ni l’un, ni l’autre ne le lui aient particulièrement demandé. Et d’agir ainsi en bon opportuniste politique, fin connaisseur de l’influence de cette communauté dans l’establishment et du rôle joué par ses membres, très nombreux dans les médias, dans la construction et la structuration de l’opinion et de l’influence induite dans l’intronisation des futurs dirigeants politiques de ce pays.
 
Celui qui a déclaré être en même temps fier du port de la kippa et du combat qu’il mène contre le port du voile par les musulmanes, jeté l’opprobre sur le peuple Rom et  commis d’autres impairs sémantiques répréhensibles s’est brusquement senti  porteur d’une mission quasi messianique, celle de réduire en cendres l’humoriste français et d’organiser publiquement sa mise à mort professionnelle en mobilisant notamment les moyens de la république française et en saisissant ses institutions les plus importantes. Et de désavouer en même temps et par sa plus haute hiérarchie un juge nantais qui a eu l’audace de prononcer l’annulation de l’interdiction du spectacle de l’humoriste. Cette partie de bras de fer qu’il ne pouvait en aucun cas perdre, l’ensemble des medias français a particulièrement veillé à ce que le ministre de l’intérieur français qui constitue l’un des meilleurs jokers du lobby sioniste pour 2017 sorte indemne de cette «épreuve », a démontré que lorsque cela s’avérait nécessaire et indispensable, les nouveaux inquisiteurs, grands chroniqueurs, éditorialistes, philosophes et experts devant l’eternel, qui s’excitent , s’agitent et se déchaînent comme des fous pour donner libre cours à leur aversion pour l’Islam et les rituels des musulmans en s’ingérant même dans les choix de vie conformes aux enseignements de leur religion que ces derniers font dans leurs propres pays et ce jusqu’à même y encourager et soutenir l’envoi de troupes militaires, peuvent aisément laisser empiéter sur cette sacro-sainte liberté d’expression  qu’ils ont pourtant défendu avec virulence lorsque par exemple Charli Hebdo, ce titre purulent de haine antimusulmane, a malmené les sentiments de milliards de musulmans en s’en prenant,  sous la forme de l’ironie de pseudo caricatures, au prophète de l’Islam (Paix et bénédiction d'Allah sur lui)  où même se taire, soutenir et applaudir cette loi scélérate adoptée par le parlement français qui pourfend les fondements mêmes du catholicisme, religion majoritaire en France, et des deux autres grandes religions monothéistes.  Cette séquence a eu le mérite de révéler qu’il n’y a désormais en France, à quelques exceptions prés, ni presse libre, ni médias indépendants mais juste une faune de prédateurs aux ordres que l’on peut articuler à tout moment surtout lorsqu’il s’agit des intérêts bien préservés des puissants du moment qui auront réussi la prouesse de confisquer jusque le droit d’assister à un spectacle. Certains diront, et cela est juste, que ce spectacle fait aussi l’apologie de  propos antisémites, qu’il aura fallu cependant contredire et combattre sur le terrain des idées et des preuves historiques irréfutables, mais rien ne peut justifier aussi bien la forme que les procédures adoptées pour neutraliser l’humoriste français. et qui ressemblent à bien des égards aux pratiques utilisées dans les pays totalitaires. Ce déchaînement médiatique  constitue une entrave à la liberté d’expression d’autant plus que de nombreux humoristes, certains  juifs, ont souvent ironisé dans leurs sketchs et tourné en dérision curés, imams et autres femmes voilées, sans que cela ne suscite ni colère et ni indignation des médias et des politiques.
 


La communauté juive en général et celle de France en particulier acceptera-elle encore longtemps de voir instrumentaliser par des lobbys minoritaires la lutte contre l’antisémitisme au point de risquer de provoquer l’effet inverse de celui recherché et de susciter colère et ressentiment ?

Beaucoup d’intellectuels juifs, libres et antisionistes et qui ne squattent pas à l’année comme certains le font les plateaux de télévision, ont refusé ce marché de dupes et contesté ces procédés qui ne servent pas la coexistence apaisée des différentes communautés qui composent la France car cela pourrait faire naître le sentiment que dans ce pays, être noir, musulman, asiatique est une chose et être juif en est fondamentalement une autre

Des questions pertinentes restent cependant en suspens. Pourquoi n’avoir pas privilégié, comme l’a préconisé Robert Badinter, célèbre avocat juif qui a plaidé et obtenu l’abolition de la peine de mort et qui est sorti de sa réserve et de sa retraite à l’occasion de ces joutes,  les voies juridiques qui auraient pu éviter que l’humour ne dérape et ne dépasse certaines limites ? Pourquoi avoir choisi de laisser les choses empirer  de la sorte? Cette mise en scène par medias et juges interposés n’avait-elle pas pour ultime but que d’assurer plus de présence médiatique et de visibilité a un ministre mégalo qui raffole des caméras et qui cultive son image au point d’oublier même parfois qu’il n’est pas encore président de la république ? Était-elle destinée à faire oublier une affaire qui commence à prendre de l’ampleur en France et qui concerne l’un des plus puissants industriels français dans le domaine de l’aéronautique et dont la levée de l’immunité parlementaire demandée par deux juges anti corruption vient d’être rejetée ? Ce tintamarre médiatique visait-il à amortir dans les franges les plus conservatrices de l’opinion française le choc que pouvait induire les révélations relatives aux «prétendues aventures extra conjugales» du président français ? Seul l’avenir le dira.

Ironie du calendrier, Dieudonné a été qualifié par le ministre français de l’intérieur de «petit entrepreneur de la haine » au moment où un homme politique vient de quitter ce monde. Ce dernier qui était un «grand entrepreneur de la haine » notamment pour son rôle joué dans les massacres de palestiniens et qui aurait peut-être mérité d’être déféré pour crimes contre l’humanité devant la cour pénale internationale a eu droit aux plus grands hommages notamment ceux du Président français qui l’a qualifié «d’acteur majeur dans l’histoire de son pays »

Ce qui est enfin probable est que le prix politique de ces turbulences hexagonales risque d’être colossal à l’occasion des prochaines échéances électorales françaises qui révéleront certainement ce que la France profonde pense de tout ce carnaval.

Il ne saurait y avoir sur terre d’hommes qui soient supérieurs à d’autres mais juste le devoir impérieux et la nécessité morale de préserver l’avenir et de construire un monde qui permet  la coexistence pacifique et intelligente et dans le respect mutuel de peuples et de communautés si différentes mais ô combien liés par le destin d’une planète commune devenue déjà si fragile.

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