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Kiev pour oublier Bangui mais en attendant la suite


Note de l'auteur: Cet article a été publié en Février 2014.

A Kiev, le peuple est dans la rue et le sang a malheureusement coulé. Cette ville ressemble désormais à ces capitales du monde arabe qui ont vécu tant de souffrances. Cette intifadha d’un nouveau genre a mis aux prises, nous dit-on, ceux qui veulent un destin scellé à celui de la communauté économique européenne et les autres, nombreux et dont on ne parle jamais et qui ne sont pas dans la rue et qui n’ont d’yeux que pour la grande Russie.

 







 

Le Président Ukrainien est pourtant légitime tout comme l’était le Président Morsy en Égypte. Après avoir été défait par l’opposition et s’être éclipsé non sans avoir été accusé de fraude électorale, ne l’a t-on pas pour autant vu revenir à la loyale, victorieux et battant une opposition déchirée par les luttes de leadership et la confrontation implacable des égos ? L’occident et l’Europe en particulier n’avaient-ils pas alors applaudi une alternance au pouvoir en Ukraine ?.


 Le bain de sang a eu lieu, des innocents souvent pauvres et démunis ont péri et le vieux continent a une grande responsabilité dans ce malheureux dérapage. El les éructations de l’agitateur missionné Bernard-Henry Levy n’y changeront malheureusement rien ! En encourageant les manifestants à rester sur place, en leur offrant une tribune et une vitrine médiatiques exceptionnelles et en leur faisant même oublier que le régime en place en Ukraine est légitime et qu’il ne pouvait être défait que par les urnes, l’Europe et ses dirigeants les plus actifs sur le problème ukrainien n’ont-ils pas voulu brider une fois pour toutes cet œil ukrainien qui regarde vers Moscou et contenir la Russie qui s’affirme de plus en plus comme l’un des partenaires incontournables dans la gestion des conflits qui minent les relations internationales et qui se démarque de la Communauté Européenne qui joue désormais au petit sous-traitant d’Israël et accessoirement des Etats-Unis?
Le conflit en Ukraine qui a été attisé de mille et une manières par ceux-là même qui   aujourd’hui se proclament pompiers et veulent éteindre l’incendie qu’ils auront également contribué eux-mêmes à provoquer ne sera pas, même s’il venait à connaitre une issue pacifique souhaitable, sans conséquences sur l’avenir, sans laisser de traces et sans impact régional.
La désobéissance civile qui s’est installée à Kiev a indéniablement ses soubassements économiques, ce pays traversant de graves turbulences qui auraient été plus graves sans l’assistance financière et l’apport énergétique de la Russie.

Le ballet diplomatique actuellement conduit par la France, l’Allemagne et la Pologne est beaucoup plus l’expression de la mauvaise conscience de l’Europe et de ses stratèges qui n’ont pas intégré ce dérapage sanglant dans leur ignoble et vain scénario d’humiliation de la Russie. Il pourra peut-être aboutir à l’organisation d’élections anticipées où, si l’onction russe est obtenue, à la démission du président élu ukrainien.
La trame des événements ukrainiens laisse cependant perplexe. Et en guise «d’apaisement», certains prétendus analystes et autres observateurs occidentaux suggèrent des sanctions comme le gel des avoirs des «oligarques Ukrainiens» en Europe alors que d’autres proposent de saborder les jeux olympiques d’hiver qui se déroulent actuellement en Russie où invitent à la partition pure et simple de l’Ukraine. Mais ce que ces analystes ne disent pas c’est surtout la crainte qu’ils ont de voir un jour la ligne de l’Intifadha se propager en Europe et s’inviter dans les quartiers populaires de Varsovie, de Paris ou de Berlin. Les ingrédients de l’explosion sont identiques et semblent y être également réunis.
Les leçons à retenir de cette tragédie ukrainienne et des séquences médiatique et politique qui l’ont accompagnée durant son déroulement sont nombreuses.
Retenons deux d’entre-elles qui nous semblent pertinentes. La première est que ces événements sanglants qui peuvent se produire partout dans le monde y compris aux Etats-Unis confortent la nécessité, pour les pays qui continuent de jouir des bienfaits de la paix civile, de procéder le plus vite possible aux transitions incontournables vers la liberté et la justice sans lesquelles ils deviendraient eux-mêmes les cibles de ces nouveaux cavaliers de l’apocalypse dont l’objectif principal est d’extirper de la mémoire collective de l’humanité toute trace de  l’existence du drame palestinien et qui en redoutables prédateurs sont à l’affut des moindres prétextes objectifs pour sévir, se déployer, disloquer pour affaiblir et mieux conquérir.

 
La deuxième est de comprendre que cette séquence ukrainienne permet  de découpler des feux de l’actualité le drame qui se déroule actuellement en république Centrafricaine où la minorité musulmane subit un véritable génocide commis par des milices dont l’ardeur belliciste et les instincts criminels semblent avoir été non pas contenus comme cela aurait dû être le cas  mais paradoxalement encouragés par la présence et le déploiement de forces françaises dans ce pays qui comme au Rwanda n’ont pas réussi à empêcher l’innommable de s'accomplir.

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