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Berezina pour le parti
socialiste, poussée fulgurante de l'extrême droite et tassement de la
popularité de la droite dite républicaine, telle semble être la cartographie politique
de l'hexagone que révèle les derniers sondages d'opinions effectués à quelques
semaines des élections régionales françaises qui auront lieu les 6 et 13
décembre prochains.
Ces tendances lourdes de l'électorat
français ne sont pas nouvelles mais se consolident de plus en plus. Et face à
la crise multiforme qui secoue l'hexagone
et qui s'articule non seulement autour des questions économiques mais s'exprime
aussi dans ses dimensions culturelle, identitaire et sociétale, dérive
inéluctablement vers l'extrême droite le centre de gravité politique de la
France du terroir, des campagnes mais aussi des villes.
Les idées développées depuis
quelques décennies par les responsables du Front National ont le vent en poupe,
essaiment dans la société française et séduisent même certains dirigeants de la
droite parlementaire qui ne les exploitent pas que pour des raisons de pure
stratégie électorale. Bien au contraire. L'ancrage du discours de l'extrême
droite devient profond. Il oblige désormais toute la droite française mais aussi
la gauche socialiste à se déterminer par rapport aux questions considérées
comme pertinentes et qui engagent l'avenir et dont les membres savent que chaque
faux se paie extrêmement cher, que les mots doivent être choisis avec précaution
et qu'il faut ménager cet électorat qui pèse de plus en plus et qui fera la différence.
Les mots extrêmement durs
prononcés à propos des musulmans et de l'Islam par Nadine Morano, cette
représentante de l'expression politique dans sa forme la plus primitive et la
plus désarticulée ne sont pas hélas isolés. D'autres avant elle se sont essayés
à ces contorsions sémantiques sans pour autant recueillir les dividendes espérés
en termes de résultats électoraux. L'ancien Président Nicolas Sarkozy qui a
subitement radicalisé son discours à la veille du second tour des élections
présidentielles de 2012 en a fait l'amère expérience en perdant face à l'actuel
locataire de l'Elysée. Il fût un temps ou un homme politique français disait
qu'il vaut mieux perdre une élection que perdre son âme. Mais c'était au siècle
dernier.
Le coude à coude entre le Front
National de Marine Le Pen et les Républicains de Nicolas Sarkozy ne constitue
plus une vue de l'esprit mais devient une réalité qui se confirme jour après
jour.
Et à travers ces élections régionales
s'esquissent déjà en filigrane ce que seront les joutes de 2017. La bataille présidentielle
opposera probablement au final le candidat de la droite et du centre face à
celle ou celui de l'extrême droite. Et le scenario de 2002 se reproduira sans
doute pour la gauche.
Mais quelle place pour l'Islam et
la communauté musulmane dans une France en effervescence?
La vocation judéo-chrétienne de
l'hexagone a été violemment affirmée par Nadine Moran. D'autres comme Alain Finkielkraut
tissent un corpus idéologique autour de cette vocation et alimentent le
discours de l'extrême droite qui se renouvelle et fait sa mue. La révocation du
fait musulman et son exclusion du champ politique constitue désormais la
nouvelle dialectique de l'extrême droite et le substitut à la rhétorique antisémite
qui l'a historiquement fondée.
L'estocade récurrente de Marine
Le Pen portée contre l'Islam en France et non pas de France, la communauté musulmane,
ses symboles, ses rituels porte une signature indélébile. Son rapprochement
depuis quelques années avec quelques personnages représentatifs du sionisme de
France qui l'alertent régulièrement contre ce prétendu péril vert qui va mettre
la France en danger et remettre en danger son identité et ses valeurs judéo-chrétiennes.
La communauté musulmane française
peut bien entendu constituer une force électorale qui pourrait peser sur les
rapports de force des prochaines échéances électorales mais ses choix ne seront
pas déterminants pour son avenir. Les prémices de ce qui ressemble déjà à une
nouvelle nuit de cristal sont déjà là et ses éléments constitutifs se mettent
en place.
Face au discours de la peur, de
la falsification et du mensonge instillé quotidiennement par un complexe politico-médiatique
extrêmement puissant et très cohérent dans ses objectifs et dans la stratégie qu'il
déploie pour les atteindre et la fantasmagorie qu'il induit et provoque notamment
dans les segments les plus fragiles de la société française, s'esquissent et se
développent déjà les scénarios les plus dangereux
pour la communauté musulmane de France.
De nombreux facteurs plaident désormais
pour le départ de France mais aussi d'autres pays européens ou s'enracine et se popularise la
pensée radicale anti musulmane de populations qui devront probablement
reconstruire leur projets de vie.
Eric Zemmour dont les parents ont
pourtant trouvé refuge et quiétude en ces terres musulmanes de ce coté-ci de la
Méditerranée s'est déjà essayé à ce discours d'un déplacement forcé annoncé en
en devenant même l'un des précurseurs.
Mais cet élément de fracture au
sein des sociétés occidentales en général et française en particulier ne sera
pas le seul déclencheur de ces déplacements de populations musulmanes.
D'autres éléments plaident pour
cette probabilité qui sera sans doute catalysée par la mise en œuvre des idées nationales qui suscitent engouement
et adhésion de plus en plus de monde en Europe.
L'attractivité de l'occident
n'est plus ce qu'elle était et la crise multidimensionnelle que lui inflige
également un système économique en crise et en fin de cycle révèle de nouveaux
horizons. Le self made man s'est désoccidentalisé et se décline désormais dans
sa version asiatique ou des monarchies pétrolières du golf.
L'élite musulmane établie aux
Etats-Unis par exemple aujourd'hui préfère déjà pour certains de ses membres anticiper
les événements et apporter son expertise en s'installant pour des
considérations non seulement de confort mais aussi d'environnement à Doha,
Kuala Lumpur, Djakarta, Tokyo, Hong Kong
ou Shanghai.
Le repli chez soi et sur soi face
à l'adversité est désormais un reflexe assimilé chez la communauté musulmane.
L'occident amputé de sa dimension musulmane manquera certainement de saveur. Il
sera en tous les cas plus décadent et plus déliquescent qu'il ne l'est déjà. Mais
il s'agit là des aléas de l'histoire et la guerre des civilisations est
désormais pour certains enclenché.
SI l'aspiration à vivre chez soi
avec les siens sans "intrusion extérieure" est somme toute légitime,
qui peut reprocher ainsi à quelqu'un d'aimer profondément son pays, la
tentation d'aller ailleurs faire la guerre pour prospérer économiquement et
régénérer un système capitalisme en phase terminale d'épuisement et qui a
toujours prospérer par la guerre faite aux autres et la violation de leurs
terres et de leur intégrité doit cesser. Et les musulmans qui ont toujours
plaidé pour le respect mutuel peuvent désormais plaider pour le respect d'un
principe qui refondera peut-être la conception qu'à chacun des relations
internationales et de l'usage de la diplomatie. Puisque ce fascisme et cette
crise qui vient provoqueront l'inéluctable départ de ces musulmans qui s'en
iront tôt ou tard, rapatriez chez vous troupes, hommes et armement qui font
tant de mal aux autres et n'oubliez surtout pas ces centaines de milliers d'éléments
"indigènes" fantoches incrustés en terre d'Islam qui travaillent pour vous et qui nuisent à leurs propres
peuples!

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