Accéder au contenu principal

Fausse note de conjoncture, oui mais c'était hier!

Referencement google
Note de l’auteur : Ce texte a été publié pour la première fois en juin 2015 sous le titre de Fausse note de conjoncture. Les sombres perspectives qui y sont décrites pourraient s'avérer plausibles et d'une gravité sans précédent.
L’Algérie s’installe désormais dans la crise. Elle sera multidimensionnelle, complexe, aux ramifications inextricables et dure à vivre. Elle sera économique, financière et sociale. Elle aura inéluctablement sa transcription politique. Le mois de Ramadan sera la période qui servira d’amortissement au premier choc qui ne dévoilera toute son amplitude et toute sa résonance qu’à la rentrée de septembre.
Economique, d’abord. Les clignotants ne sont déjà plus au vert et les indicateurs qui nous servent de boussole s’essoufflent. Le pari à gagner est immense. Il s’agira de réussir dans la crise la plus dure que nous aurons à vivre depuis l’indépendance après avoir lamentablement échoué dans la gestion des nombreuses phases d’opulence et de richesse que nous avons connues et vécues.



Financière ensuite. Nos réserves de change s’épuiseront beaucoup plus rapidement que prévu. La facture endiablée de l’importation sera certes endiguée mais comme une digue qui  finit par céder sous la pression du déferlement de l’eau elle ne sera d’aucun secours pour continuer de financer des programmes sociaux qui ont également profité aux plus riches. Les ressorts existants ne pourront pas amortir les effets dévastateurs de la crise économique et des millions de personnes connaitront pour la première fois de leur vie la pauvreté et la précarité.
La crise sera nécessairement politique puisque d’essence sociale et comme dans tout processus révolutionnaire, la pauvreté et le sentiment d’injustice qu’elle provoque tracera le sillon de la contestation et de la révolte
L’Algérie s’installera dans un désordre provoqué non pas par l’effet de crises du voisinage, contenu tant bien que mal, mais par des facteurs éminemment endogènes. L’inexistence de la société civile et de la classe politique, laminées toutes les deux par l’effet conjugué de la répression et de la bureaucratie, sera extrêmement préjudiciable à l’effort de maintien de la cohésion sociale et pire, de la cohésion territoriale.
Les luttes pour le pouvoir seront elles aussi féroces. Elles ne seront pas générationnelles, ni régionales. Elles seront d’essence éminemment économique et financière et articuleront en tant que puissance compradore leurs articulations répressives.
Des poches de contestation sociale parfois armées se développeront dans de nombreuses régions du pays. Les turbulences seront aussi présentes dans les zones urbaines et péri urbaines et seront l’œuvre de franges importantes d’une jeunesse désespérée, désemparée et qui veut en découdre.
Bien sûr, tous ces aspects d’une crise terrible à venir et à vivre se déploieront dans un contexte de prévisions extrêmement pessimistes du fonds monétaire international qui table sur une prochaine crise financière mondiale encore plus grave que celle des subprimes. Elle est déjà dans l’agenda des limiers de la conjoncture financière mondiale.
Et nous serons cette fois-ci extrêmement démunis pour espérer en contenir les effets. Cette crise nous portera sans aucun doute le coup de grâce.
Le Ramadan est déjà à nos portes et viendra nous rappeler comme chaque année que tout est éphémère et que le jeûne est non seulement un excellent exercice pour le corps mais aussi et surtout pour l’esprit. En tous les cas une invite certaine à une vie simple et frugale. Et une incitation aussi à l’effort et à la patience.
Oui, les caisses se vident et les prix du pétrole s’entêtent à rester bien bas. Le bateau prend l’eau de toute part. Il n’est plus ivre. Il coule. Mais comme pour le Titanic qui fonce droit dans l’iceberg, à bord, il faut surtout cesser de continuer de causer. Et faire preuve vite d’imagination !

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ce pays qui est le mien

Référencement Google Les dernières législatives françaises ont confirmé ce que beaucoup d’observateurs politiques savaient déjà,   l‘inexorable dérive vers l’extrême droite du centre de gravité politique de l’hexagone. Cette tendance devenue lourde au fil des ans porte l’ambition des populations françaises notamment les plus démunies de stopper la dérive d’un pays devenu l’otage de différents lobbies notamment ceux  loyaux à l’égard d’entités étrangères et d’un pays subissant de plein fouet un véritable processus de grand emplacement. L’émergence de cette puissante force politique appelée tantôt extrême droite et tantôt droite nationale, doux euphémisme prescrit pour phagocyter ce qui reste comme droite dite modérée, charrie dans son sillage tous les phantasmes et toutes les obsessions qui ont caractérisé la France depuis le début du 19éme siècle et dont les marqueurs ont été une colonisation féroce avec des crimes contre l’humanité et des génocides concomitants. De gran...

Plus jamais ça!

Depuis des mois, et sans interruption, une campagne médiatique haineuse jusque là inédite est conduite contre l'Algerie. Rien n'a été épargné. Ni l'Histoire de l'Algerie, ni le combat des indépendantistes algériens, ni le peuple algérien et ni les dirigeants algériens. Utilisant le prétexte des oqtf comme ils disent, le complexe politico-mediatique français s'est ligue contre notre pays et a conduit une campagne de haute intensité, ininterrompue en utilisant les mensonges les plus abjectes et en pervertissant sans arret la réalité. Les médias proches de l'extrême droite, propriété du milliardaire Vincent Bollore, ont été à la manœuvre . Le ministre Retailleau a géré l'escalade verbale en s'exprimant tout le temps sur tous les médias et en entretenant une véritable stratégie de la tension pour installer, selon ses dires, un "rapport de forces" avec l'Algerie. Cette campagne virulente  menée tambours battants contre l'Algerie et ses insti...

France, la mêlée sauvage

   Référencement Google Contrairement au rugby ou elle obéit à des règles, des phases de jeu et des ordres précis, en politique française la mêlée s’émancipe de toute contrainte, de toute éthique et n’obéit qu’à un seul engagement,   l’échappée solitaire et la mort de ses adversaires et concurrents. Et c’est en cela qu’elle devient une mêlée sauvage.  A l’image de ces soldats de l’armée française, analphabètes et sales, qui en 1830 découvrent en Algérie un peuple autochtone instruit, propre, disposant de maisons et d’écoles et doté de vertus civilisationnelles, et qui n’eurent qu’un seul leitmotiv, détruire et exterminer un environnement qui ne leur ressemble pas et qui les dépasse. La scène politique française est aujourd’hui à cette image, une bataille à couteaux tirés dans un environnement instable et incertain et une issue également incertaine. Chacun y va de sa petite tirade et de sa petite ambition et se voit déjà intronisé à l’Elysée. Marine Le Pen devrait s’i...