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Note de l'auteur: Cet article a été publié et mis en ligne sur Confluences DZ le 21 novembre 2017
Note de l'auteur: Cet article a été publié et mis en ligne sur Confluences DZ le 21 novembre 2017
Les régimes arabes viendraient-ils au secours de
Netanyahu ? Les derniers développements de la scène proche-orientale
pourraient le laisser penser. Soupçonné d’être impliqué dans des affaires de
corruption impliquant également ses proches, de plus en plus contesté par ses
propres administrés, largué par certains puissants de ce monde, ce criminel de
guerre passible de la cour pénale internationale ne pouvait rêver d’une telle
aubaine. Desserrer l’étau sur sa propre personne en exploitant les opportunités
que lui offrent les récents événements que connaît le Proche-Orient.
La mèche a bel et bien été allumée par le Président
Tump. Ce dernier a réussi dans un premier temps à briser le consensus de façade
qui caractérisait les monarchies du Golf en isolant le Qatar de son voisinage immédiat
sous le prétexte de son soutien financier au terrorisme international. En
réalité ce petit émirat paye son soutien à la cause palestinienne et à son
avant-garde politico-militaire incarnée par le Hamas et le Djihad Islamique et
l’onde de choc provoquée par cette fracture n’en finit pas en tous les cas de
se propager.
Deuxième tempo de Trump, son intempestive visite en
Arabie Saoudite caractérisée par ses pas de danse traditionnelle aux côtés des dirigeants
saoudiens. Il ne s’agissait nullement de la part de ce sulfureux Chef d’Etat de
coups d’épée dans l’air et encore moins dans l’eau mais de prolonger la faille déjà
entamée au Qatar. Ainsi l’alignement de l’Arabie Saoudite sur les nouvelles
thèses américaines doit être lui sans faille et quoi de mieux qu’une révolution
de palais pour le consacrer. Changer de cap doctrinal, promouvoir un «Islam
soft» et insinuer au reste du monde arabe que la normalisation avec Israël est
inéluctable et n’est plus tabou
Troisième tempo de ce scénario hollywoodien,
embraser le Liban et quoi de mieux pour le faire que de solliciter l’une des composantes
de cette fragile mosaïque qui constitue le pays du Cèdre. Il s’agit en réalité
de dégager la voie à Israël pour violer de nouveau la souveraineté libanaise et
d’aller anéantir la puissance de feu du Hizbollah libanais qui n’a d’ailleurs
jamais caché sa proximité avec l’Iran et essayer de laver l’affront de la
défaite subie il y a quelques années de cela. Et tout le monde sait que réduire
à néant les capacités de résistance du Hizbollah réduirait considérablement aussi
celles du Liban.
Et dans cette nouvelle tourmente proche-orientale
s’esquisse aussi le rôle conféré à la France. Ce pays serait-il devenu le sous-traitant
des Etats-Unis dans la région? La question mérite aussi d’être posée surtout
lorsque l’on connaît la grande estime que voue le Président Trump au Président Macron.
Et en s’invitant dans cet épisode libano-saoudien en proposant notamment ses
services et sa médiation, le président français n’entrainerait-il pas son pays
dans un scénario qui n’a pas encore révélé ses véritables objectifs mais dont
certains commencent à dénouer les mystères. Et qu’importe que le premier
ministre libanais ait été libre où pas de ses mouvements durant son séjour en Arabie-Saoudite.
Remettre en cause l’accord nucléaire avec l’Iran en
s’alignant sur la demande de Trump et réduire l’influence grandissante de la
puissance réémergente Perse en Irak, en Syrie et au Liban par la destruction
des capacités militaires du Hezbollah et pourquoi pas la liquidation physique
de son Chef semble être l’une des clés
de cette nouvelle passe d’armes au Proche-Orient. Et lorsque l’on connaît la
fragilité de la structure du pouvoir au Liban qui s’appuie sur un dosage subtil
de la représentativité des différentes communautés et courants religieux qui le
composent, on peut deviner aisément que s’attaquer au Hezbollah ne pourra
qu’embraser de nouveau ce pays surtout lorsque l’on sait que l’apaisement du
Liban après une longue guerre civile n’a pu être obtenu qu’après d’âpres
négociations conduites par le diplomate algérien Lakhdar Brahimi et qui ont
abouti aux accords conclus paradoxalement à l’époque à Taef, en
Arabie-Saoudite.
L’occident dont de nombreux responsables politiques
et de grands médias ne cessent de s’attaquer chaque jour que Dieu fait à
l’Islam, à son prophète et à ses symboles brandit sournoisement la paradoxale
mission qui serait désormais la sienne, défendre aujourd’hui comme il ose le
prétendre les sunnites contre les chiites.
Trump qui essaye en tous les cas de vendre ce
projet aux régimes arabes qui acceptent de s’allier avec lui et Israël contre
l’Iran se trompe lourdement. Les régimes arabes sont encore en quête de légitimité
populaire et qui après avoir pour
certains d’entre eux faussement soutenu la cause palestinienne s’apprêteraient-ils
à franchir le pas et à normaliser leurs relations avec Israël sans aucune
contrepartie? Seul l’avenir le dira. Israël qui piaffe d’impatience à vendre
ses produits, services et autres «expertises» à ses «voisins» sans surtout ne
rien céder sur la question Palestinienne et sur ElQods veut éviter de connaitre
le destin de la mer morte, périr d’un inéluctable assèchement. Alors qui peut mieux aider à cela que de
réduire à néant les dernières poches de
résistance à ce projet.
Les derniers développements survenus au
Proche-Orient mettent également et momentanément à mal les fondamentaux de la diplomatie
algérienne caractérisée notamment par d’excellentes relations avec l’Iran, une entente
cordiale avec les monarchies du Golf, un soutien inconditionnel à la cause
palestinienne et surtout une doctrine de
non-ingérence dans les affaires d’autrui. La pression qui pourrait s’exercer sur
l’Algérie par les grands producteurs arabes de pétrole est peu probable puisque
objectivement tout le monde a aujourd’hui besoin de cours élevés pour financer son
développement et surtout sa paix sociale. L’Algérie a donc tout intérêt à ne
pas changer vite de fusil d’épaule car cela risquerait d’être mal compris
surtout à l’aube d’une redistribution des cartes dans le monde où les puissants
d’aujourd’hui risquent de ne plus l’être demain. Les États-Unis risquent dans
quelques années de faire figure pâle devant le réveil de la Chine dont les
rugissements font aujourd’hui trembler jusque dans les sous-sols du Pentagone
et la séquence proche-orientale actuelle ne servirait finalement qu’à une seule
chose faire sortir Trump de l’impasse Nord-coréenne.

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