Pourquoi les Israéliens s’intéresseraient-ils de prés aux élections présidentielles algériennes d’avril 2019?
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Qui
pourrait croire un seul instant et comme prétendu par un journaliste israélien que
la France officielle, celle d’Emmanuel Macron, est en mesure de faire, et
accessoirement de défaire, les présidents algériens. La puissance supposée de
ses réseaux d’influence en Algérie permettrait ainsi à ce pays non seulement d’arbitrer
les joutes électorales mais de designer aussi certains candidats.
Cela relève
bien entendu de simples supputations d’observateurs non avertis qui ne se
rendent pas compte que l’hexagone qui fait face aujourd’hui à une crise
politique interne majeure provoquée par un profond mouvement de contestation
populaire qui va en s’amplifiant et qui exige le départ pur et simple de
l’actuel locataire de l’Elysée, peut difficilement prétendre à un rôle prépondérant
sur la scène internationale et accessoirement régionale.
La perte
d’influence de la France officielle est actée en Afrique face notamment au déferlement
de la Chine et est largement entamée au Proche-Orient au profit de la Russie
dans un contexte de désengagement étasunien supposé, souhaité par un Président
Trump qui, semble-t’il, est combattu par l’état profond et le complexe militaro-industriel
qui ont juré sa destitution à court terme. Pour corroborer ce supposé
désengagement, que vont faire, par exemple, les Etats-Unis au Venezuela quand le
véritable challenge se situe en Corée du Nord, pays qui ne fait aucune
concession sur son arsenal nucléaire militaire et qui résiste. Une simple fuite
en avant face à une évidente remise en ordre des affaires du monde. Les changements
majeurs sont à venir et risquent de surprendre.
Israël bien
entendu essaye de tirer profit de ce contexte. Après avoir ainsi, dans une
conjoncture favorable d’asservissement de l’opinion internationale notamment
par le contrôle des medias et la manipulation des consciences, profité du
silence voire de la complicité des régimes arabes, fait avorter toute
initiative de règlement international du conflit palestinien, favorisé
l’implantation illégale de colonies de peuplement pour nier toute continuité
territoriale au futur état palestinien, réprimé avec férocité des populations entières
et accéléré le processus de destruction d’El Aqsa, cette entité se rend compte
que son isolement, au final, demeure encore très puissant et qu’avec le temps elle
risque de connaître un destin similaire à celui de la mer morte. Israël entame
une opération de séduction à l’endroit de deux espaces qu’il faut conquérir,
l’Afrique avec comme projet l’adhésion à l’Union Africaine et le monde arabe
auquel il faut suggérer voire imposer une normalisation sans contre partie et
sur l’autel du sacrifice des droits du peuple palestinien. Beaucoup de pays ont
été ainsi visités ces dernières années.
Après l’Ouganda,
l’Ethiopie, le Kenya, le Rwanda, le Liberia, le Tchad, Oman, puis le Maroc et
le Mali en ligne de mire et bien d’autres encore demain sans oublier ceux déjà
acquis, Israël veut s’attaquer à un gros morceau, l’Algérie qu’il faut « conquérir »
et sans l’adhésion de laquelle tout processus
de normalisation serait inaccompli. En soufflant comme à son habitude le chaud
et le froid, Israel a simultanément disserté sur le puissant potentiel militaire
de l’Algérie, conceptualiser son statut d’ennemi discret de l’entité sioniste,
mis en exergue l’apport des juifs algériens à son patrimoine immatériel et vanté
la possibilité de se recueillir sur certains lieux de pèlerinage comme le tombeau du Grand Rabbin
Ankaoua à Tlemcen, Israël s’intéresse désormais aux élections présidentielles
d’avril 2019 sous le seul et unique prisme de ses intérêts stratégiques. Et en
premier lieu à la disponibilité supposée où pas de chaque candidat à soutenir un
processus de normalisation avec Israël. Et les candidats qui seront jetés en pâture
par la diffusion d’anathèmes et de fausses informations les concernant seront certainement
ceux qui en fait n’accepteront pas de normalisation au détriment des droits inaliénables
du peuple palestinien. En second lieu, la disponibilité à accepter de brader la
richesse nationale aux appétits féroces d’un capitalisme mondial rampant, en
fin de cycle et qui a désormais jeté son dévolu sur l’Algérie qu’il faut dépecer
et dépouiller. La machine de propagande israélienne est déjà active et
l’opinion algérienne devra faire preuve de vigilance et de discernement dans
tout ce qui sera diffusé comme fake news au cours de cette longue campagne présidentielle
qui vient. Cette dernière se doit de surprendre le monde, et c’est tout le mal
que nous souhaitons à l’Algérie, en offrant aux medias du monde entier et à
l’opinion internationale un combat loyal et démocratique entre deux candidats
portant des projets différents et dont l’issue dépendra, espérons-le, pour la première
fois dans l’histoire de ce pays du seul et unique arbitrage populaire.

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