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Donald John Trump par la voie du département d’état
américain appelle l’Algérie à respecter le droit de manifester. Cette injonction
des Etats-Unis qui ressemble bien et en concomitance avec celles émanant des
autres capitales occidentales à une gestion au quotidien de la crise algérienne
constitue une rupture avec les positions tranchées escomptées notamment par le
pouvoir à Alger. D'autres y voient même une sévère mise en garde à tous ceux qui
se réclameraient d’une ligne dure du régime
et qui s’apprêteraient à faire usage des armes face à un mouvement massif de
contestation populaire qui non seulement ne cesse de démontrer son caractère
pacifique mais qui de surcroît fraternise dans la rue avec sa police et son
armée dont il met par ailleurs en exergue l’ancrage éminemment populaire.
Les
prétendus propos échangés au téléphone prêtés à deux personnages publics dont
l’un vient d’être délesté de la direction de campagne d’un candidat donnent
froid dans le dos et pourraient, selon certains observateurs, et s’ils
s’avéraient authentiques être soumis à une instance juridique internationale
pour faits d’incitation à la haine, au meurtre collectif et à l’assassinat de
masse.
Si
nul en dehors de la loi ne peut remettre en cause le droit de chaque algérien à
se porter candidat à une élection fut-elle celle pour la magistrature suprême,
l’état de santé actuel du président de la république enlève toute crédibilité à
cette option d’un cinquième mandat.
Mais
les événement qui secouent la rue algérienne ont largement dépassé cette
contestation et exigent plus que jamais l’instauration d’une nouvelle
république, avec de nouvelles règles édictées probablement par une constituante
et surtout l’émergence d’une nouvelle élite qui remplacerait non seulement les
personnalités connues du pouvoir en place mais également ceux et celles qui
depuis des décennies et tout en se réclamant de l’opposition se sont souvent bien
accommodées de la situation actuelle.
Les
simulacres d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, les faux
manifestants et autres artifices du même genre ne pourront pas accréditer
l’idée qu’un mouvement d’essence pacifique, ouvert à toutes les sensibilités
politiques et portant en soi les prémices d’une révolution tranquille n’est
qu’une compulsion de violence qui ne cherche qu’à exploser et à détruire.
Le
défi aujourd’hui n’est plus de permettre à une classe politique discréditée et condamnée par l’histoire de continuer
d’exister même au prix d’une Algérie en lambeaux mais de faire en sorte à ce
que cette puissance contestatrice se transforme en puissance constructrice
d’institutions fortes, représentatives et pérennes permettant de consolider l’état-nation
algérien aujourd’hui soumis à une convergence de turbulences dont le moins que
l’on puisse dire est qu’elles ont été générés par cette obstination aveugle à récuser,
contenir et réprimer tout ce qui depuis 1962 a émergé de la volonté populaire
et a exprimé les aspirations du plus grand nombre.
Donner
du sens à la contestation en construisant ensemble cette deuxième république
qui restituera au peuple ce chaînon manquant à l’indépendance conquise en 1962,
la liberté confisquée, est le pari qu’il faut gagner au profit des générations
futures et de cette puissante Algérie qui vient que nous aimons tous et à
laquelle nous aspirons.

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