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Quand Marianne s’en prend à l’Algérie

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L’époque de Jean François Kahn n’est plus qu’un lointain souvenir.  Au nom de  quelle liberté d’expression, de quelle éthique journalistique où de quelle quête d’une analyse prospective sur la géopolitique de l’Algérie un hebdomadaire français dont on ne connaît plus le positionnement politique ouvre-t-il ses colonnes à un brûlot anti algérien écrit par un universitaire franco-marocain ? Ou plutôt marocain puisque le concept de double nationalité n’est en fait qu’un artifice sémantique pour cacher une ségrégation non assumée par les uns ou pire un complexe du colonisé bien incrusté  dans l’ADN des autres, cette infime partie de l’élite d’origine maghrébine installée en France qui au lieu d’aspirer à investir les institutions françaises pour se constituer en lobbies d’influence  à l‘image de ce que font, par exemple, les communautés juive et arménienne, s’entête à devenir plutôt l’une des articulations de cette France néocoloniale qui essaye de se déployer et dont le centre de gravité politique est aujourd’hui inexorablement installé à l’extrême droite. Mais cela déjà est une histoire.





Revenons à Jamal Bouoiyour, enseignant à Pau qui dans sa posture de français naturalisé et converti à l’analyse néocoloniale de l’histoire de la colonisation française et aux vertus du révisionnisme historique français vient nous livrer dans une tribune une analyse au vitriol relative à ce pays qui le dépasse et dont il ne connait absolument rien.

En guise d’analyse, cet auteur nous propose en réalité  un argumentaire digne du café du commerce sans argumentaire scientifique probant, ni analyse prospective pertinente. Il s’agit juste d’un mélange de ressenti, de frustrations et de haine exprimé dans un moment judicieusement choisi, celui d’une Algérie qui dans toutes ses prouesses capte aujourd’hui les feux de l’actualité internationale, se redéploye, monte en puissance et fait oublier les années de sang et de souffrance, sans doute celles dont raffolent certains, qu’elle a vécues durant l’une des pages les plus sombres de son histoire.

Cet enseignant qui se veut incarner dans son texte le défenseur de la France et de son histoire comme si ce pays ne disposait pas d’une intelligentsia composée de français de souche capable de le faire ignore que ce casting a été sciemment conçu par cet hebdomadaire français qui pour ne pas insulter l’avenir, sait-on de quoi ce dernier sera –t-il fait ?, a choisi de déployer une analyse erronée du contexte actuel de l’Algérie et de le faire plutôt par un « arabe maghrébin » pour reprendre le lexique souvent utilisé dans le microcosme médiatique parisien pour espérer gagner en crédibilité et en audience.

Le plus important dans notre propos n’est pas au final de reprendre mot pour mot ce qui est écrit mais de mettre en exergue le pourquoi de ces assertions et de cette analyse mensongère et surtout le choix du moment pour les déclamer.

S’agissant du pourquoi, les éléments suivants peuvent être énoncés :

L’Algérie vient de sortir grandie par l’organisation parfaite d’un évènement sportif méditerranéen de grande envergure qui a non seulement ébloui les participants mais  fait l’unanimité tant au niveau des institutions sportives internationales que des médias.

Les Jeux Méditerranéens d’Oran ont  connu un succès retentissant et leur organisation conforme aux standards internationaux les plus exigeants. Cet incontestable succès  prouve si besoin est  qu’aujourd’hui l’Algérie qui réceptionnera bientôt un ensemble d’autres nouvelles installations sportives dispose de l’expertise, des infrastructures sportives et de tous les moyens financiers nécessaires pour accueillir les compétitions sportives internationales de tous formats (coupe du monde, jeux olympiques, …).

L’économie algérienne se redresse mais n’atteint pas encore la puissance de son ambition, devenir la première de l’espace régional qui grâce à sa logistique (de toutes natures) constituera aussi l’étape incontournable de toute ambition commerciale européenne où autre.

Cette économie n’est pas  comme toutes les économies émergentes sans lacunes notamment celles engendrées par l’hémorragie induite par la fuite de marchandises et de capitaux à travers ses frontières et qui est aujourd’hui largement contenue par le garrot d’une fermeture judicieuse de ses frontières qui a permis de réduire aussi et de manière drastique le déferlement de drogue, d’armes et accessoirement d’éviter une pression migratoire que pourrait induire un contexte social  explosif dans tous les pays frontaliers de l’Algérie.

Diplomatiquement l’Algérie se redéploye incontestablement et sonne les cloches aux oreilles de ceux qui pourraient oublier le rôle qui a été le sien dans la résolution de nombreux conflits dans le monde. Cette nouvelle donne géopolitique irrite certains qui n’ont hélas pour étendard que haine et jalousie.

Mais cela ne suffit pas pour être une grande nation.  Pour cela il faut aussi disposer d’une armée puissante et forte. Cet aspect constitue également un élément important qui ne plait bien entendu pas à tout le monde. L’Algérie qui vient à l’occasion du soixantième anniversaire de son indépendance d’organiser un imposant défilé militaire (qui n’a dévoilé qu’une infime partie de sa puissance) est un pays de paix, qui milite pour la paix et qui  aime les autres. L’accueil légendaires réservé aux délégations participantes aux Jeux Méditerranéens d’Oran et notamment marocaine prouve qu’en la matière, la coexistence pacifique en l’occurrence, nul ne peut lui donner de leçons et qu’en Algérie nous savons depuis toujours faire la part des choses. Il y a les peuples et il y a ceux qui les dirigent.

Cet enseignant cite l’Espagne oubliant dans son analyse de dire que ce royaume paie sa volte-face dans ce qui faisait la stabilité et la constance de sa relation avec l’Algérie. Dans les relations internationales il faut certes défendre ses intérêts mais savoir aussi rester crédible. Pour ne pas l’avoir respecté, l’Espagne  perd aujourd’hui un grand partenaire. L’Algérie a, dans ce contexte précis, le droit de choisir  ses nouveaux alliés et l’Italie en l’occurrence présente aujourd’hui les garanties nécessaires pour devenir ce pays ami de l’Europe du sud avec lequel l’Algérie n’a aucun contentieux historique et avec lequel l’amitié puise sa source dans ce soutien indéfectible qu’a été celui de ce grand homme,  Enrico Mattei. Et l’auteur qui se veut aussi défenseur des intérêts économiques de l’Espagne oublie aussi dans ce contexte, celui de la relation avec ce royaume, de revendiquer la restitution des enclaves de Ceuta et Melilla qui appartiennent au peuple marocain.

S’agissant de la démocratie et des libertés fondamentales, l’Algérie continue de faire comme beaucoup d’autres pays notamment ceux sortis, après une guerre de libération,  de la longue nuit coloniale son apprentissage et de ne plus rééditer les erreurs du passé en consolidant ce sentiment d’appartenance à un grand pays et à un grand peuple auprès du plus grand nombre de ses concitoyens. Et la nécessité de consolider un front interne n’est pas un caprice du régime en place mais une nécessite historique face aux dangers potentiels qui risquent d’attenter à la sécurité de l’Algérie, à son état-nation et qui imposent à toutes et à tous de contribuer à cet objectif, notamment à cette élite algérienne y compris politique qui pour diverses raisons a quitté l’Algérie et qui doit aujourd’hui retourner au bercail, contribuer à la construction de ce pays continent et s’y exprimer librement.

La démocratie est aujourd’hui à bout de souffle notamment dans les pays qui prétendent la défendre et partout dans le monde, indépendamment des camisoles institutionnelles qui les brident, les peuples aspirent tous à de nouveaux modes d’expression et de représentation politiques.

Et l’exemple français qui inspire notre enseignant de Pau est édifiant dans ce contexte. Les forces dites nationales de ce pays sont rentrées en force dans l’assemblée de ce pays grâce à l’élan populaire qui les a portées et ce en dépit du  rempart institutionnel (mode de scrutin notamment) qui les en a empêchées durant de nombreuses décennies.

Cet auteur se doit donc de comprendre que du pont de vue de la démocratie et des droits de l’homme, même l’occident qui est en fait le géniteur de ces valeurs dites universelles, voit son ambition se ternir en la matière et permettre décidément aux comportements les plus éloignés des standards démocratiques qu’il défend se déployer de plus en plus. 

Concernant les maux dont souffrirait le peuple algérien et qui semblent susciter la sympathie de cet enseignant qui semble venir d’une autre planète, ce dernier devrait s’informer  auprès de ses compatriotes marocains qui regardent régulièrement les medias lourds algériens.  Hélas, et à notre grand regret, il n’y a pas photo entre les deux pays ! De l’avis de nombreuses institutions crédibles, le développement économique et social est aujourd'hui en Algérie le meilleur du continent.

S’agissant du moment choisi, il ne faut certainement pas faire West Point pour étayer les éléments ayant motivé son choix.

Il s’agit encore une fois de jouer aux sous-traitants. L’état profond francais reste malgré les gestes de bonne volonté affichés parfois par les dirigeants de ce  pays farouchement anti algérien Cet état profond préfère l’Algérie dilapidée et en lambeaux. Et dans ce contexte précis,  il faut le dire, les entreprises françaises ont bien profité pendant de nombreuses décennies de la situation de laisser aller, de dilapidation de la richesse nationale et de corruption généralisée érigés  en mode de gouvernance qui ont prévalu en Algérie. Cette époque est, semble-t-il,  révolue et les forces nationales algériennes veillent désormais à ce que plus jamais cela ne se reproduise.

Le président français vient d’adresser à son homologue algérien un message de félicitations à l’occasion de la célébration du soixantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Le contenu extrêmement élogieux de ce message a été rendu public. Il exprime le souhait officiel de la France de voir s’écrire une nouvelle page de la relation bilatérale respectueuse de la souveraineté de chacun des deux pays. Telle n’a pas été la réalité de la relation algero-française durant de nombreuses décennies, la France continuant à soutenir le Maroc dans le conflit du Sahara Occidental et a encouragé discrètement tout ce qui pourrait contrarier et affaiblir l’Algérie et ses ambitions d’émergence.

Cette tribune publiée par Marianne a surtout pour objectif de saborder cet effort effectué par le Président Français pour se rapprocher de l’Algérie en proposant de construire  un nouveau partenariat équitable et respectueux de la souveraineté de chacun des deux pays.

En conclusion, l’auteur Jamil Bouoiyour aurai sans doute mieux fait de mettre ses lumières au service de son peuple, le peuple Marocain frère qui manifeste massivement aujourd’hui dans les villes marocaines et qui demande de disposer du minimum vital pour aspirer a une vie digne.

Au lieu de pérorer sur l’Algérie, cet enseignant aurait pu développer, construire et mettre en exergue une perspective pour la relation entre les peuples maghrébins au lieu de s’inscrire et de s’enfermer dans l’analyse néocoloniale française.

Enfin et pour conclure, l’Algérie est un pays souverain qui a bien raison de fermer où d’ouvrir ses frontières, de rompre où de consolider ses partenariats avec les pays européens de son choix en fonction de ses seuls intérêt nationaux et vitaux. De militer pour l’apaisement des relations internationales et la construction d’un nouvel ordre mondial. Le Royaume du Maroc est libre de nouer des relations avec qui il veut. L’Algérie est libre aussi de veiller à sa sécurité nationale et à tout ce que peut réserver l’avenir. Il est ainsi trop facile de se mettre sous le protectorat d’une entité étrangère et seul l’avenir nous dira quelle sera donc cette plus-value engrangée par la relation israélo-marocaine dont semble être si fier Jamal Bouoiyour, plus-value pour notamment la prospérité du peuple marocain, la cause palestinienne semblant être plutôt le dernier souci de cet enseignant.

L’avenir est porteur de menaces et l’Algérie qui est un acteur majeur de la paix dans le monde se doit légitimement de ne penser qu’a son développement économique et social, la préservation de la dilapidation de ses ressources naturelles notamment par les forces étrangères et la montée en puissance de son institution militaire qui veille et qui veillera, après Dieu, sur la sécurité de son territoire et sa stabilité. Quant au peuple marocain, trop de liens indéfectibles nous imposeront toujours et surtout en ces périodes de fête de l’Aid de le respecter et de lui souhaiter un avenir radieux et prospère !

(*) Jamel Bouoiyour. Le cynisme d’une Algérie a bout de souffle

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